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LE BILLETd’ÉdouardDe frotté LE BILLETd’ÉdouardDe frotté

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«Descendant des greniers, les rats en avaient les larmes aux yeux. » Pour atténuer la déception causée par la mauvaise récolte, un vieil ami faisait ainsi appel à l’humour.

Afin de ne pas trop subir les effets d’une moisson désastreuse, on disait jadis qu’il fallait avoir devant soi une récolte dans le grenier et une à la banque. C’était souvent un vœu pieu et ça l’est devenu plus encore avec la croissance des charges. Toutefois, si le développement de l’assurance récolte peut atténuer les à-coups, nul n’envisagerait aujourd’hui de soustraire la moisson aux lois du marché.

En va-t-il de même pour le lait ? Rappelons qu’on parlait jadis de « service », que ce soit la vache ou l’éleveur qui rendait service à la communauté. On se référait peu au marché. Sans penser, cependant, faire payer le lait comme un médicament par la Sécurité sociale (!), reconnaissons qu’en livrant la production aux seuls aléas commerciaux on a fini, sous couvert de lutte contre la faim, par solder nos excédents au tiers-monde. Ainsi, coûteux pour le budget communautaire, ils ont surtout porté préjudice aux exploitations africaines, en les concurrençant. De même en est-on arrivé à l’absurde nécessité de payer la non-production. Dans ce contexte, les quotas se sont révélés un moindre mal. Sans doute avaient-ils besoin d’un toilettage, mais cela n’exonère pas les faux prophètes de marchés, soi-disant pléthoriques, qui mériteraient autant la réprobation que certains transformateurs. D’aucuns ont imaginé le « marché équitable » qui interdit de vendre au-dessous du prix de revient. Quel que soit le moyen d’y accéder, il valoriserait l’emploi et particulièrement le vrai métier d’éleveur, passionné par son troupeau et, freinant la désertification, contribuerait à la vitalité de la campagne française.

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