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LeCodexalimentariussur le gril LeCodexalimentariussur le gril

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Une grande partie du présent et de l’avenir de l’agriculture européenne se décide à Bruxelles, bien sûr, mais pas seulement. Et si l’avenir passait aussi par l’Italie, la Suisse et le Kazakhstan ? Car l’agriculture est aussi insérée dans un réseau d’accords et d’organisations internationaux dont le plus important est le Codex alimentarius. C’est une organisation internationale créée par la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) et l’OMS (Organisation mondiale de la santé), qui a pour mission d’« élaborer des normes alimentaires pour protéger la santé des consommateurs et assurer des pratiques loyales dans le commerce alimentaire ». Pour vous donner une idée de son importance, c’est là où a été arbitré le fameux conflit du bœuf aux hormones qui a opposé l’Europe et les États-Unis à la fin des années quatre-vingt-dix.

Le Codex se réunit tous les ans, à Rome ou à Genève. L’enjeu pour l’Union européenne est de rapprocher les normes Codex des normes européennes, afin d’éviter que les Européens aient des normes trop éloignées des pratiques internationales. Mais l’Union a beaucoup de mal à faire passer ses règles. D’abord, parce qu’elle est absente des postes de direction. La présidente est suisse, les vice-présidents sont brésilien, malien et japonais. Ensuite, les pays tiers ne veulent pas entendre parler du bien-être animal, par exemple, parce que la notion entre en conflit avec les pratiques religieuses. De même, « les attentes du consommateur » sont un concept étranger à de nombreux pays. Il faut batailler. Les réunions annuelles sont entrecoupées de réunions locales. La dernière a eu lieu au Kazakhstan, en octobre.

Parmi les négociations en cours depuis quelque temps figurent les additifs dans les vins, les pesticides et les préparations pour nourrissons. Mais à chaque réunion, un problème nouveau est soulevé. Au Kazakhstan, on a parlé d’un projet de norme sur un anabolisant vétérinaire, le zilpatérol, qui accélère la croissance des animaux. Une hormone de croissance en quelque sorte. Une autre hormone de croissance – la ractopamine – avait été autorisée pour l’élevage porcin porc en 2012. La pression continue. On retrouve alors le clivage traditionnel entre les États-Unis et les pays d’Amérique du Sud, d’un côté, très favorables aux traitements, et l’UE de l’autre, qui s’oppose à l’avancement du projet de norme. « Les débats sont mouvementés », « Les négociations sont ardues », peut-on lire dans les comptes-rendus officiels. Une présentation édulcorée par le vocabulaire diplomatique, qui renvoie à une vraie tension. Mais l’enjeu est capital. Le conflit sur le bœuf aux hormones, par exemple, a encore des traces aujourd’hui. Le fameux contingent ouvert pour le Canada dans l’accord Ceta tire son origine dans le règlement du différend avec les États-Unis.

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