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Kirghizistan et Macédoine Les loups inco Kirghizistan et Macédoine Les loups incontrôlables

Canis lupus est une menace pour l’élevage dans de nombreux pays du monde. Des chercheurs remontent sa piste dans deux d’entre eux.

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«Une des conditions nécessaires à la coexistence du pastoralisme avec les prédateurs est l’établissement de relations réciproques permettant de maintenir une distance acceptable entre les deux », indiquaient Nicolas Lescureux, du CNRS (1) et Michel Meuret, de l’Inra (2) lors des rencontres du col du Glandon le 20 août dernier. C’est la conclusion des études et observations que les chercheurs ont menée au Kirghizistan, en Macédoine et aux États-Unis (3).

Au Kirghizistan, le prédateur est devenu incontrôlable après l’effondrement de l’URSS. « L’équilibre » qui existait du temps des kolkhozes n’a pu se maintenir. Pourtant, ce pays montagneux d’Asie centrale, d’une superficie comparable à celle de la Suisse, comptait 4 000 loups. « Quand le pays est devenu indépendant, les chasseurs professionnels ont disparu, explique Nicolas Lescureux. Les fusils ont été repris aux bergers. Il était donc devenu impossible d’effrayer les loups par des tirs. » L’exploitation de certains hauts pâturages a été abandonnée faute de moyens. Le bétail s’est rapproché des villages et les loups aussi.

Évolution des comportements

Pour les chercheurs, il y a une relation dynamique entre les humains et les loups. Les comportements ne sont pas figés. « Comme il n’est plus chassé, le prédateur se rapproche de plus en plus, déclare Nicolas Lescureux. La perte de réciprocité entraîne des conflits plus intenses. Les loups sont passés du statut d’ennemis respectables à celui d’envahisseurs menaçant le bétail. »

En Macédoine aussi la situation est conflictuelle entre les éleveurs et le loup, alors qu’avec l’ours ou le lynx, les relations sont plus apaisées. « Les ours sont associés à un territoire et leurs attaques sont rares, souligne Nicolas Lescureux. Si jamais ils se montrent trop menaçants, il est possible d’obtenir une dérogation pour les tuer. Pour le lynx, la réciprocité est assurée par le fait qu’ils sont peu nombreux, discrets et attaquent peu les troupeaux. »

(1) Centre national de la recherche scientifique. (2) Institut national de la recherche agronomique. (3) Les propos de Michel Meuret sur la gestion du prédateur aux États-Unis ont été repris le 29 avril en page 48 de La France agricole.

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