Abattoir mobile : l’expérimentation suéd Abattoir mobile : l’expérimentation suédoise
L’entreprise Hälsingestintan, en collaboration avec l’université des sciences agricoles suédoise et un équipementier finlandais, a mis au point un abattoir mobile pour les gros animaux.
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Cela fait un an et demi que l’entreprise Hälsingestintan sillonne la campagne suédoise. Devant les étables, le camion s’étire dans le sens de la hauteur jusqu’à 6 mètres pour se transformer en une petite usine. Aidé des employés de l’abattoir mobile, l’éleveur accompagne ses bêtes dans un enclos circulaire adossé au semi-remorque. De là, elles partent une à une vers l’entrée située à l’arrière du camion. Progressivement jusqu’à l’avant, plusieurs phases se suivent : l’animal est d’abord étourdi, puis pendu par une patte arrière afin d’être tué et décapité. Les quatre sabots et la tête sont également découpés, comme dans un abattoir classique. L’animal est ensuite dépecé, vidé, et coupé en deux.
Contrôle véto
Quatre à cinq employés réalisent toutes ces opérations en une vingtaine de minutes. L’unité centrale de l’abattoir – dans laquelle les bêtes sont tuées – peut rester jusqu’à 48 heures sur place. La remorque de refroidissement, dans laquelle est conservée la viande, doit, quant à elle, se rendre chaque jour au centre de découpe à Järvsö, une petite ville située à une heure et demie à l’ouest de Stockholm.
Le camion est équipé d’un vestiaire et d’un bureau, qui font office de salle de repos. Une vétérinaire détachée de l’Agence nationale de sécurité alimentaire y travaille. Au même titre que dans un abattoir classique, elle intervient pour vérifier les animaux vivants avant l’abattage mais également la viande. « J’en profite pour discuter avec les éleveurs. On échange sur la santé et l’état de leurs animaux », explique Mona Hans-Ers.
Aujourd’hui, Hälsingestintan travaille avec 35 fermes et abat près de 5 000 bovins chaque année. Elle achète les bêtes aux éleveurs qui semblent s’y retrouver. L’écart de prix au kilo, par rapport à un abattage classique, varie d’un, pour les steaks hachés, à dix euros, pour les pièces de choix. Le rapport direct avec les employés et un regard sur les abattages séduisent chaque mois de nouveaux éleveurs.
Absence de législation
Pourtant, à son lancement en 2009, l’entreprise a essuyé de nombreux déboires. « Nous sommes parmi les premiers en Europe. Aucune norme sanitaire ni législation n’étaient prévues », se souvient Britt-Marie Stegs, PDG de l’entreprise. L’innovation majeure de Hälsingestintan repose sur son système d’électricité et d’approvisionnement en eau. Aujourd’hui, le camion dispose de son propre système de purification d’eau, pompée depuis les fermes.
Malgré des difficultés qui persistent – le coût à l’achat d’un camion, des terrains pas toujours propices à l’installation d’une telle structure –, Hälsingestintan espère développer son concept au moment où le modèle d’abattage classique est remis en cause dans de nombreux pays européens.
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