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Basse-Normandie et Sarthe AgroChanvre : nouveau départ

Reprise par les producteurs en 2011, l’entreprise a reçu en août dernier un agrément pour la normalisation de ses chènevottes et dispose ainsi de marchés prometteurs.

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«En 2016, nos ventes dans le secteur de l’écoconstruction se sont développées au-delà de nos prévisions. Nous attendons aussi des marchés à valeur ajoutée en plasturgie fin 2016 et début 2017 », se réjouit Jean-Paul Salmon, éleveur laitier et directeur de l’unité de défibrage AgroChanvre à Barenton, dans la Manche. Avec 800 hectares de chanvre collecté auprès de cinquante producteurs de la Manche, de l’Orne, du Calvados et de la Sarthe, et 2 500 tonnes de paille défibrée chaque année, l’entreprise vise l’équilibre financier en 2016 et un résultat positif en 2017.

Au mois d’août, la société a obtenu le précieux label « Construire en chanvre » pour sa chènevotte (copeaux de chanvre). Celui-ci normalise la production et permet une utilisation professionnelle en écoconstruction, compatible avec les garanties décennales que les artisans doivent offrir à leurs clients. « Cette reconnaissance nous ouvre de nouveaux débouchés. Elle permet de se démarquer sur un marché très concurrentiel, se félicite Jean-Paul Salmon. Nous avons un superproduit, avec seulement 0,26 % de poussière, bien en dessous des 2 % maximum exigés pour l’obtention de la norme. »

L’entreprise a, par ailleurs, élaboré les procédés avec des plasturgistes, pour aboutir à des fibres de chanvre très courtes, pures et broyées finement, qui entrent dans les procédés d’extrusion. Elle emploie aujourd’hui six salariés. L’outil a été acheté d’occasion en Irlande par l’entrepreneur qui a créé AgroChanvre en 2008. Il n’était pas complètement installé lors de la reprise par les agriculteurs en 2011. Avec l’équipe en place, ces derniers ont dû user de leur propre ingénierie et débrouillardise pour finir de le construire et l’améliorer.

Payer les dettes

En 2011, l’entreprise était en plus mauvaise situation financière que ce que l’audit comptable de reprise avait suggéré. « Nous ne voulions surtout pas aller jusqu’au dépôt de bilan, mais pouvoir honorer les dettes envers les producteurs, insiste Jean-Paul Salmon. Le statut de coopérative aurait contraint les producteurs à prendre des parts sociales dans une structure qui leur devait de l’argent. C’était difficilement défendable. Nous avons créé donc une SARL. L’ouverture du capital a permis à quarante-neuf personnes de s’associer dont une très grande majorité de producteurs. »

 

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