Login

Auvergne (Cantal) Un rendez-vous européen des races de massifs

Durant une semaine, le Coram et les deux races rustiques aubrac et salers ont associé, à Saint-Flour, professionnels et grand public.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

La ville de Saint-Flour, qui développe un programme agricole innovant en lien avec le lycée agricole Louis Mallet, a accueilli, du 19 au 25 septembre, la première Semaine européenne des races locales de massifs. Un rendez-vous d’envergure pour l’élevage de montagne et ses races autochtones, sous le patronage du Collectif des races de massifs (Coram). Ce dernier réunit, depuis 2007, trente races bovines et ovines, présentées pour la plupart durant la manifestation. Les deux concours nationaux des races salers et aubrac ont, respectivement, ouvert et clôturé cette semaine d’échanges professionnels, ouverts à un large public. « Le consommateur a un rôle politique à jouer dans la survie des territoires de montagne », affirme Henri Peyrac, président de l’Upra Aubrac.

Un colloque a permis l’exposé d’études et de propositions pour valoriser les atouts et les spécificités des systèmes d’élevage de races rustiques élevées à l’herbe, en France et en Europe. Une valorisation optimale de l’herbe des massifs, les stratégies de valorisation économique de ces systèmes autonomes, les performances génétiques des races locales, en adéquation avec les outils actuels, et, enfin, les politiques d’accompagnement public de ces systèmes ont été débattus par un parterre d’initiés. « Ces échanges ont abouti à une reconnaissance de l’existant et à une validation scientifique de systèmes répondant à tous les enjeux : économique, sociétal et environnemental de demain, se réjouissent les professionnels. Les éleveurs ont su préserver et faire progresser un potentiel génétique de races parfaitement adaptées à leurs territoires, et aux produits identifiés qui en découlent. La force et la diversité des races françaises sont reconnues dans le monde entier. À nous d’être pertinents pour préparer l’avenir. »

« Lien entre un steak et l’entretien du paysage »

Les montagnards sont prêts à convaincre les politiques de les accompagner dans cette dynamique, mêlant étroitement et indissociablement les territoires, les races, les produits et les hommes. Le chantier est de taille, qu’il s’agisse de politique sanitaire, de régulation des marchés, d’accords de libre-échange, de la loi montagne, sans oublier la communication à faire auprès du consommateur. « 50 % de la SAU de l’Europe est constituée d’herbe. Sans élevage, ce serait le retour à la friche et à la forêt. Il est logique de faire le lien entre un steak et l’entretien du paysage, souligne Jean-Luc Chauvel, président du Coram. De tout cela dépend la survie de systèmes économiques cohérents avec l’aménagement des territoires de montagne. Nous saurons être force de propositions. » Le rendez-vous est d’ores et déjà pris avec le ministre de l’Agriculture lors du prochain Sommet de l’élevage, début octobre.

 

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement