Sud-Ouest Canards gras : le coût de la reprise
La crise aviaire qui touche la filière impose aux éleveurs et aux gaveurs de réaliser de coûteux travaux avant de recommencer à produire.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
S’ils veulent reprendre leur activité le 16 mai, date fixée pour la remise en place des premiers canetons, les éleveurs doivent tout d’abord équiper de sas d’entrée les bâtiments dans lesquels ils démarrent les animaux. Pour les abris d’élevage, où ils les transfèrent lorsqu’ils ont vingt-deux jours, ils ont autant de jours de plus pour réaliser les mêmes travaux.
Ces sas, désormais obligatoires à l’entrée de chaque unité de production, permettront à toute personne y accédant d’enfiler une tenue spéciale, dédiée au bâtiment, pour ne pas apporter d’éventuels virus provenant d’autres sites. Éleveurs, salariés, vétérinaires, techniciens de coop... devront désormais porter leur propre combinaison et leur paire de bottes. Des placards seront prévus pour stocker les tenues. À cela s’ajoutera, dans chaque exploitation, une aire de stationnement et de lavage bétonnée, dotée de matériel de désinfection, pour nettoyer les camions qui arrivent.
« Pour les éleveurs qui travaillent en filière longue et qui possèdent, en général, trois à cinq bâtiments, l’investissement pour ces travaux d’urgence sera de 15 000 à 25 000 €, dont 8 000 € pour l’aire de stationnement, confie Sébastien Doat, gaveur de canards à Sainte-Christie-d’Armagnac (Gers) et administrateur d’Euralis palmipèdes. Pour les gaveurs, dont les salles de gavage disposent déjà d’une pièce à l’entrée pour préparer l’aliment, les travaux seront plus compliqués : il faut bâtir un sas entre les deux. Son coût est estimé à 4 000 €. Il faudra aussi une aire de stationnement et de lavage. »
Bande unique
Les éleveurs en IGP Sud-Ouest devront, par ailleurs, doubler leur période de vide sanitaire, qui passera de 7 à 14 jours entre deux bandes. Avec leurs installations actuelles, ils ne pourront donc plus élever que 30 600 canards par an, contre 36 000 auparavant. S’ils veulent maintenir leurs volumes, ils devront donc investir aussi dans de nouveaux bâtiments. Mais le point crucial étant de supprimer toute interaction entre deux bandes de canards, le système d’élevage qui fait se côtoyer, sur l’exploitation, des animaux d’âges différents, afin que les bâtiments ne soient jamais vides, est remis en question. « Aujourd’hui, la filière réfléchit à un nouveau fonctionnement, en bande unique, reprend Sébastien Doat. Ce serait moins contraignant pour les éleveurs. Au lieu de rentrer 4 000 à 5 000 canards dix fois dans l’année, ils en recevraient 10 000 à la fois et ne feraient que trois rotations et demie. Les animaux resteraient du premier au dernier jour dans les mêmes bâtiments, jusqu’à leur départ chez le gaveur. Pour un éleveur déjà installé, le coût des aménagements serait de 100 000 à 150 000 €. »
Pour accéder à l'ensembles nos offres :