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Centre (Loir-et-Cher) Le Selles-sur-cher recrute !

L’appellation d’origine « Selles-sur-cher », fromage cendré au lait de chèvre, recherche au moins une dizaine de nouveaux éleveurs.

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«Nous allons avoir besoin de deux millions de litres de lait supplémentaires. Nous recherchons de nouveaux producteurs, que ce soit pour livrer aux laiteries ou pour transformer à la ferme », lance Frédéric Bœuf, président de l’appellation Selles-sur-cher. Alors que dans les années 1990, moins de 200 tonnes de fromage étaient vendues, l’appellation a franchi la barre symbolique du millier de tonnes en 2016. Le petit fromage de chèvre rond séduit de plus en plus de consommateurs. Les grandes surfaces et les sites touristiques (châteaux de la Loire, viticulteurs, zoo de Beauval…) en redemandent. Mais les producteurs ont du mal à répondre à leurs sollicitations. « Nous travaillons avec les collectivités pour recenser le foncier et les outils à disposition des candidats, comme des subventions d’environ 30 % lors d’une installation. En septembre, nous serons en mesure de proposer des offres clé en main, avec du foncier, des bâtiments et des habitations », indique Benoît Foisnon (1), conseiller caprin à la chambre d’agriculture et animateur de la filière. En plus d’une dizaine de créations de nouveaux élevages, il faudra aussi remplacer les éleveurs qui partiront à la retraite : au moins une vingtaine dans les cinq ans à venir.

Une enquête est en cours pour déterminer les besoins précis. Peu de candidats se pressent dans le sud du Loir-et-Cher. Pourtant, le Selles-sur-cher est une affaire rentable. Il y a vingt ans, Philippe Poirier et sa femme Corinne, éleveurs caprins à Couffy, ont fait le pari un peu fou de s’installer dans l’aire de l’appellation. Originaires du Vexin normand, ils trouvent un hectare de terrain, une maison d’habitation et 35 ha de prairie après plusieurs mois de recherche. Ils construisent une chèvrerie et démarrent avec 80 chèvres.

De 80 à 600 chèvres

En 2006, ils se regroupent avec un autre éleveur, puis installent leur fils en 2013. Aujourd’hui, les quatre associés élèvent 600 chèvres et cultivent 264 ha. Ils vendent l’équivalent de 180 000 l de lait transformé et affiné au GIE Berry Touraine, et 400 000 l à la laiterie Coop Anjouin. Ils emploient quatre salariés. « Tout ce que l’on nous avait promis lors de notre installation s’est réalisé ! Nous n’avons jamais eu de problème de commercialisation, ni de souci financier », souligne Philippe, qui a travaillé dur pour en arriver là.

En 2015, le Gaec de Villequemoy affichait un chiffre d’affaires de 850 000 € et un EBE de 270 000 €, avant rémunération des associés. Depuis trois ans, les éleveurs travaillent sur l’autonomie alimentaire. Avec de la luzerne, des tourteaux de colza et des betteraves sucrières, ils arrivent à 990 l/chèvre/an, à 820 €/1 000 l en moyenne. À dix ans de la retraite, Philippe a gagné son pari et ne regrette pas de s’être installé dans la vallée du Cher.

(1) Informations : 02 54 55 74 72 - benoit.foisnon@loir-et-cher.chambagri.fr

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