Armés pour le meilleur et… le pire Armés pour le meilleur et… le pire
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D’ici tout juste un an, les producteurs de betteraves connaîtront « l’ivresse » d’une vie sans quota. Souhaitons que ce ne soit pas l’ivresse du vide, comme l’ont vécue les éleveurs laitiers. Pouvoirs publics en tête — ça ne leur coûte pas trop cher ! — nombre d’observateurs considèrent que le secteur sucrier français s’est beaucoup mieux préparé à cette bascule. Méfiance ! L’euphorie actuelle des cours laisse penser que le contexte est favorable. Mais il en était de même quelques mois avant que le lait ne verse dans le grand chaudron de la volatilité. Dans les deux cas, c’est le même refrain : celui de la compétitivité pour l’export, avec à la clef l’augmentation de la production. Le secteur sucrier dispose, il est vrai, de bons atouts dans son jeu (voir le dossier page 44) : des planteurs performants et assez « homogènes » entre eux, des industriels, coopératifs et privés, avec des stratégies internationales affirmées en amont comme en aval et, pour couronner le tout, un accord interprofessionnel qui semble solide. À la différence du secteur laitier, pour lequel les contrats entre producteurs et transformateurs sont en cours de renouvellement dans la confusion, le secteur sucrier étant parti sur un cadre national triennal, assez formaté pour les critères de paiement. Une « sécurité » qui ne doit cependant pas occulter les périodes de gros temps qu’il faudra surmonter. Même si la betterave peut s’avérer plus facile à réguler.
Face à la rémunération proposée par les transformateurs et leur volonté d’allonger les campagnes de leurs usines, les planteurs bénéficient de capacités d’arbitrage annuel entre cultures. Et, dans certaines limites réalistes, peuvent en théorie plus facilement changer de collecteur que les laitiers !
Reste une inconnue de taille : l’avenir de la filière éthanol et, en particulier, pour les biocarburants. En termes d’incorporation et de rentabilité, la ligne d’horizon est loin d’être claire pour l’après-2020. Or, ce créneau représente plus du quart des débouchés du sucre. Une question d’équilibre qui mérite d’être vite anticipée.
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