Engagez-vousqu’ils disaient Engagez-vousqu’ils disaient

Ça devait être un deuxième pilier de la Pac encore plus costaud. Sous-entendu, bénéficiant de financements abondés. La réalité est toute autre. À l’épreuve d’une première année effective (voir « A la Une » page 14), les fameuses MAEC (mesures agroenvironnementales et climatiques) laissent nombre d’agriculteurs sur le bord du chemin.

Oh, ce n’est pas faute d’avoir suscité l’intérêt, voire l’enthousiasme, bien au contraire. Une situation qui rappelle sur plusieurs points la mise en place des CTE (contrats territoriaux d’exploitation) à la fin des années quatre-vingt-dix : la profession a d’abord fait la fine bouche puis s’est vite aperçue que les premiers servis seraient les mieux lotis… Les autres devant du coup se contenter de miettes.

Cette fois, avec les MAEC, c’est autant la complexité de certains cahiers des charges que les problèmes d’attribution des aides qui provoque le reflux. Le fait que les Régions, en pleine réorganisation, soient aux premières loges pour régir et financer le dispositif n’est pas non plus étranger aux cafouillages constatés.

Si les demandes de la part des agriculteurs ont explosé, c’est aussi parce que ces mesures étaient censées compenser la disparition d’autres types d’aides. Las, l’adéquation ne se fait pas entre les critères à respecter et les fonds disponibles. De plus, l’hétérogénéité de moyens et de périmètre, entre deux Régions venant de fusionner, saute aux yeux, rendant le dispositif illisible et surtout inéquitable. Resserrer les contraintes et les périmètres est la solution le plus souvent utilisée pour doucher les ardeurs de ceux qui voudraient encore déposer un dossier. Les agriculteurs font vite leurs comptes. Lorsque le coût

d’installation d’une mesure, qui met souvent du temps à produire ses effets positifs, n’est pas compensé par les aides attendues, la performance économique n’est pas au rendez-vous de la performance environnementale. C’est en particulier ce qui rend dissuasives les nouvelles MAEC « système » polyculture, au cahier des charges trop souvent inaccessible.