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Des veaux sous la mère Grain de soie Des veaux sous la mère Grain de soie

Dans sa ferme de Samatan, dans le Gers, Chantal Pourcet élève des veaux sous la mère haut de gamme, qu’elle valorise dans la filière Grain de soie.

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Comme ses parents et sa sœur, Chantal Pourcet est éleveuse de bovins. Une passion familiale qui ne l’a pas quittée depuis ses études agricoles dans le département du Gers. Tout d’abord aide familiale en 1995, elle s’installe avec son compagnon en 2001, pour produire des veaux sous la mère, dans une vieille ferme perchée sur une colline, non loin de Samatan. La maison est quasiment inhabitable et le terrain envahi par la végétation.

Les jeunes agriculteurs doivent tout nettoyer et aménager. Tous les lundis, pendant dix ans, ils partent ensemble vendre les veaux sur le marché de Rabastens-de-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées. Chantal remporte alors de nombreux prix, y compris celui d’excellence, pour ses veaux mais aussi pour ses mères blondes d’Aquitaine. Elle a déjà une bonne réputation d’éleveuse.

Rien que du lait naturel

En 2011, l’éleveuse se retrouve seule sur son exploitation. Il lui est difficile d’amener chaque semaine ses veaux à Rabastens. Elle décide alors de vendre la totalité de sa production à Christian Cazenaves. Celui-ci, gérant de la société d’abattage Cavia, à Ibos, lui achetait déjà ses veaux sur le marché aux bestiaux. Dès lors, l’entreprise vient chercher les bêtes à la ferme tous les lundis. Et c’est notamment en constatant la qualité régulière de la viande produite par Chantal que l’abatteur décide, fin 2013, avec Joël Vidou et Claude Dabadie, deux éleveurs, de créer la marque de veau sous la mère Grain de soie (lire ci-dessous).

« Je possède actuellement vingt et une mères blondes d’Aquitaine dont j’engraisse les veaux, et huit montbéliardes qui apportent un complément de lait, explique l’éleveuse. Mes veaux sont entièrement nourris au lait naturel. Je n’achète aucune poudre. » Aux beaux jours, les vaches sont au pré jour et nuit, et l’éleveuse les rentre matin et soir, pour qu’elles puissent nourrir leur veau. Elle choisit des vaches dociles, qui se laissent traire si les veaux refusent de téter. Elle essaie de les garder le plus longtemps possible, certaines jusqu’à dix-sept ans. « Tant qu’elles font des veaux, les vaches sont rentables, précise t-elle. Elles sont moins bien valorisées si on les vend à plus de dix ans, mais cela m’est égal. Pour moi, l’important ce sont les veaux. »

200 € de plus par veau

L’éleveuse cultive 6 ha d’orge pour l’aliment des vaches, 2 ha de blé qu’elle vend et dont elle garde la paille, et elle possède 19 ha de prairies semées de ray-grass et de luzerne. « Je confie les travaux des champs à une entreprise, mais je fais moi-même les foins », détaille-t-elle.

Chantal obtient chaque année un veau par mère blonde. Elle en vend dix-neuf et garde deux génisses pour le renouvellement. « Au moins, je connais leur origine, poursuit-elle. Je suis persuadée que la blancheur de la viande que j’obtiens est due à la génétique de mes vaches, plus qu’à leur alimentation. On dit que la luzerne fait rougir la viande. Chez moi, ce n’est pas le cas. » Les veaux des montbéliardes sont vendus à moins d’un mois, ce qui permet de faire passer les veaux blonds sous les mères montbéliardes et de libérer les blondes, pour qu’elles produisent à nouveau. Chantal utilise l’insémination artificielle, mais laisse faire la nature pour les planifications. Elle aime aussi suivre toutes les sessions de formation proposées par l’association d’éleveurs du Gers, Adel 32. La dernière, relative à l’utilisation de l’homéopathie pour les animaux, l’a passionnée.

Tout au long de l’année, l’éleveuse parvient à obtenir des veaux de trois à quatre mois qui correspondent exactement à ce qu’attend la filière Grain de soie, en termes de couleur, de conformation et de gras, si bien que ses bêtes bénéficient presque toutes du bonus de la marque haut de gamme. Seul un veau par an est recalé et passe en label rouge. « Faire de la qualité est la seule façon de s’en sortir, reconnaît-elle. C’est beaucoup de travail, toute l’année, mais grâce à cette nouvelle filière, je gagne 9,50 € au kilo de carcasse, alors que mes veaux sous label me sont payés 8 €. Pour une petite exploitation comme la mienne, c’est une véritable aubaine. »

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