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Du lait et des taux en toute simplicité Du lait et des taux en toute simplicité

Maurice et Dominique Lehmann distribuent, toute l’année, une ration régulière à leurs vaches, pour cumuler performance laitière et taux élevés.

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Quand Dominique Lehmann s’installe, en 2001, il s’appuie sur les choix judicieux des deux générations qui l’ont précédé. René, son grand-père, déménage l’exploitation et ses quelques vaches en bordure d’Obenheim dès 1973. Maurice, son père, ajoute en 1996 un hangar de stockage, dont il prévoit la possible reconversion en bâtiment d’élevage. Quand Maurice et Dominique s’associent en Gaec, ils font jouer cette option en y aménageant une stabulation et soixante logettes. « Le lait était une obligation pour m’installer », explique Dominique.

Les terres alentour sont productives. Leur potentiel peut dépasser les 140 q/ha en maïs irrigué, et les 100 t en betteraves. Alors, forcément, le foncier disponible est une denrée plus que rare. À l’époque, l’élevage se contente d’une référence de 160 000 l. En cumulant dotation jeune agriculteur (DJA), attributions par sa laiterie, transfert et achat de quotas « à un prix raisonnable », l’atelier conforte son contingent au fil des ans. Il s’élève à 405 000 l à la disparition des quotas, fin avril 2015. À la fin de l’année, il conforte son volume de lait contractuel de 112 000 l supplémentaires, en profitant de la politique d’Alsace Lait, sa coopérative, soucieuse d’augmenter sa collecte afin de sécuriser les volumes nécessaires à ses transformations.

Dominique et Maurice remplissent sans difficulté leurs obligations de livraison. « Une vache qui se déplace et qui mange est une vache qui donne du lait », disent-ils. Leur moyenne économique par animal finit par atteindre un très haut niveau. Elle passe de 9 665 litres en 2013 à 10 688 l en 2014 et à 11 206 l en 2015 ! À 42,8 de TB et 35,2 de TP, les taux sont loin d’être en reste et participent au niveau de prix atteint en 2015. « Je ne suis pourtant pas un fanatique de l’élevage », note Dominique.Comment a-t-il fait pour gagner sur ces deux tableaux ? « Une partie de la réponse est génétique, explique-t-il. J’ai fait confiance à mon inséminateur, qui m’a conseillé de piocher dans un groupe de dix taureaux améliorateurs en morphologie, en taux et sur les critères de santé. » L’autre explication tient, selon lui, à l’alimentation : « Ma ration est la plus simple possible. Elle se compose de maïs ensilage, de pulpes de betteraves surpressées et d’un correcteur que je viens de remplacer par du soja 49, plus efficace et bon marché à l’achat. » Du foin est disponible en permanence. Un mélange d’orge concassé et de soja est pesé et distribué au seau au-delà de 30 l, avec un maximum de 5 kg par tête et par jour.

Une chaîne de fenaison en double

Dominique a pris le parti de récolter du foin de qualité. Il le fauche « le plus tôt possible », vers la mi-mai, avec ses propres matériels de fenaison. Pour parvenir à cet objectif, le Gaec possède tous les équipements en double, à l’exception de la presse. Dominique travaille de plus en plus avec des matières premières brutes. Pour les stocker, il vient d’acheter, pour 3 000 euros (hors frais de transport), deux silos d’occasion supplémentaires. « Comme ça, je peux commander des camions complets », précise l’éleveur, qui reste toujours à l’affût des choix techniques susceptibles d’améliorer sa productivité, ses marges ou son organisation du travail. Il en discute régulièrement avec Marc Wittersheim, l’ingénieur du BTPL (1), qui suit l’exploitation depuis 1999. Ce ne sont parfois que des détails. « L’an passé, il m’a conseillé de monter la barre au garrot des logettes pour faciliter le coucher et le lever des vaches. Depuis, elles se blessent moins aux jarrets », se félicite Dominique.

Dans la perspective du départ à la retraite de Maurice, fin 2016,son fils se satisfait des 517 000 l de lait actuellement contractualisés. « Ils me donnent suffisamment de travail. Ce n’est pas en trayant plus de lait que je gagnerais plus », lance Dominique qui assure l’essentiel des traites tandis que sa mère, salariée à mi-temps, soigne les veaux. Il avoue que la difficulté de concilier astreintes liées aux animaux et vie familiale lui pèsent parfois. « À 19 heures, je dois être sorti de l’étable ! »

(1) BTPL : Bureau technique de promotion laitière

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