Des poulets labelpour s’installer Des poulets labelpour s’installer
Afin de pouvoir s’installer sur la ferme familiale, Lionel Gente a créé un atelier poulets label rouge, en intégration avec le groupe LDC.
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«En m’associant en Gaec avec ma mère, je voulais ajouter une production hors sol à notre exploitation composée d’un troupeau de 150 brebis », explique Lionel Gente, installé à Mirabel, en Ardèche. À vingt-deux ans, le jeune éleveur a la tête sur les épaules. « La diversification était nécessaire. Sans elle, mon installation aurait été compliquée économiquement. Pour rester en élevage ovin, il aurait fallu augmenter le troupeau jusqu’à 700 brebis pour rentrer dans les critères de la DJA (1). Les lourds investissements dans des bâtiments et la succession d’années de sécheresse m’en ont dissuadé. Il fallait que je trouve une production rentable rapidement. »
Son choix s’est très vite porté sur l’élevage de poulets de chair en partenariat avec « Les fermiers de l’Ardèche », du groupe LDC. La société comprend un abattoir de poulets et pintades label rouge et une organisation de production, Ardevol, pour l’intégration et le suivi technique.
Début 2014, soit six mois après son installation, Lionel met en place deux bâtiments semi-tunnels clé en main, de 400 m2 chacun, à proximité de sa bergerie. Il investit 128 000 € et est aidé à hauteur de 31 000 € par le PMBE (2), le PPE (3) et le groupe LDC.
Chaque bâtiment accueille 4 400 poulets, soit 11 au m2, et possède un accès à un parcours herbeux et arboré d’une surface de 8 800 m2 chacun, avec 2 m2 par volaille. Les poulets peuvent y gambader à partir de 42 jours. Tous partent à l’abattage à 81 jours minimum, à un poids de 2,2 à 2,3 kg. Autant de critères indispensables à la production de poulets fermiers label rouge. Le cahier des charges instaure également l’utilisation d’une alimentation 100 % végétale et garantie sans OGM, dont le prix d’achat est négocié par l’organisme de production. « Un contrat me lie avec Ardevol, qui s’occupe de la fourniture des poussins et des aliments, précise Lionel. Restent à ma charge le gaz, dont l’achat est centralisé par Ardevol, l’eau, l’électricité et l’entretien du bâtiment. » Les prix sont négociés à l’avance et les versements interviennent tous les trois mois. « Nous ne sommes pas soumis à la fluctuation des cours comme en agneaux ou en bovins », souligne-t-il.
Travail simplifié
Une pénalité peut être toutefois appliquée si le poids des poulets ne correspond pas à l’objectif visé, ce qui arrive rarement, comme l’indique l’éleveur, qui se réjouit de cette sécurité de revenu. Ses résultats comptables l’attestent. « Cet atelier est intéressant économiquement et ceci dès la première année, ajoute-t-il. Depuis mon installation, mon chiffre d’affaires ne cesse de progresser. »
Les atouts d’une telle production vont bien au-delà de l’aspect économique, estime Lionel. « Dans cet atelier, le temps de travail est limité. J’y passe une heure par jour en moyenne, essentiellement pour la surveillance des animaux, du matériel et pour l’ouverture et la fermeture des trappes. Ceci me laisse du temps pour l’élevage ovin et les autres travaux. » L’alimentation et l’abreuvement des volailles sont automatisés, ainsi que la ventilation. Les 8 800 poulets sont enlevés le même jour. « Il faut compter ensuite deux journées de travail pour enlever le fumier dans les deux bâtiments », poursuit le jeune éleveur. Un vide sanitaire de 14 jours minimum est exigé avant l’arrivée de nouveaux poussins. Au total, l’éleveur produit 3,4 bandes de poulets par an. « Depuis mon installation, Ardevol essaie de me faire travailler un maximum, confie-t-il. C’est une entreprise sérieuse, qui assure un suivi technique régulier. »
Pour Lionel, « le travail ne demande pas une importante manutention ». Un point qu’il juge crucial pour anticiper l’installation de sa sœur Mélanie, quand sa mère fera valoir ses droits à la retraite, en décembre 2018. Dans cette optique, une nouvelle bergerie de 396 places est en cours de construction, alliant bien-être animal et optimisation des conditions de travail. « Au vu du contexte agricole actuel, il me paraît essentiel de ne pas axer notre outil de travail sur une seule production. Nous ne sommes pas à l’abri d’un aléa sanitaire ou économique, que ce soit en volaille ou en ovin », argumente le jeune éleveur.
(1) Dotation jeune agriculteur.
(2) Plan de modernisation des bâtiments d’élevage.
(3) Plan de performance énergétique.
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