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Prédation Le loup toujours un fléau pour l’élevage

© M.-F. Malterre/GFA

Xavier Beulin, président de la FNSEA, et les représentants de la FNO, Jeunes Agriculteurs et l’APCA (chambres d’agriculture) étaient samedi à Caussols, dans les Alpes-Maritimes, pour apporter leur soutien aux éleveurs touchés durement par la prédation.

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« Beaucoup d’éleveurs des Alpes-Maritimes sont empêtrés dans les problèmes de prédation depuis plus de 20 ans, souligne Michèle Boudoin, présidente de la Fédération nationale ovine (FNO). Ils sont usés et à bout de force aussi bien physiquement que moralement. »

« La situation n’évolue pas, constate Jacques Courron, président de la FDO des Alpes-Maritimes. La pression pour nous est toujours aussi insoutenable, même si les dégâts se sont stabilisés cette année, à cause, en partie, de la météo clémente qui n’est pas favorable aux attaques du prédateur. »

Les prélèvements de loup qui ont lieu depuis deux ans ont sûrement permis de ralentir l’emballement des chiffres. Mais le quota est atteint pour la saison en cours. C’est pourquoi les syndicalistes demandent à l’État une rallonge pour pouvoir défendre leur troupeau jusqu’au mois de juin prochain.

Des aides 2015 toujours pas perçues

« La situation est inadmissible car les aides 2015 pour la mise en place des moyens de protection n’ont pas encore été versées », souligne Michèle Boudoin. Elles devraient toutefois arriver prochainement sur les comptes des exploitants. Cela n’empêche pas les services de l’État de contrôler si les moyens de protection sont correctement mis en place. « Des agents viennent, entre autres, mesurer l’intensité des fils dans les parcs », s’exclame Jacques Courron.

La profession a profité de ce déplacement pour réitérer son refus de toute conditionnalité des indemnisations pour la mise en place des moyens de protection.

Du côté des dégâts, les budgets explosent. Notamment en Savoie, « l’indemnisation des dégâts atteint 535 000 € contre 235 000 €, l’année dernière », souligne Michèle Boudoin, qui est par ailleurs très en colère contre Yvon Le Maho, un scientifique de renom, président du comité scientifique du patrimoine naturel et de la biodiversité (CSPNB). Ses commentaires lors de la projection du film « Dans la gueule du loup » sont incompris par les éleveurs. « Il a déclaré un grand nombre de contre-vérités sur la problématique de la prédation, bien loin du contenu et de la tonalité du rapport loup du CSPNB, insiste Michèle Boudoin. C’est pourquoi nous avons demandé qu’il soit relevé de ses fonctions du CSPNB. »

M.-F.M.

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