Marché Le Brésil veut exporter son sucre en Europe
Le Brésil a profité du Sial (Salon international de l’alimentation) qui a fermé ses portes hier, le 19 octobre 2016, près de Paris, pour faire la promotion de son agriculture « durable » et appeler à l’ouverture du marché européen au sucre brésilien.
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Le Brésil n’est « pas très optimiste » sur la possibilité d’accéder au marché européen du sucre après la levée attendue en 2017 des quotas européens de sucre. Roberto Jaguaribe, le nouveau président d’Apex-Brésil, l’agence brésilienne de promotion de l’exportation et de l’investissement, l’a affirmé au cours d’un entretien avec l’AFP au Sial.
« Nous ne pensons pas que l’Europe va soudain être un marché libéré pour le Brésil, a-t-il estimé, en espérant plutôt l’aboutissement des discussions commerciales Mercosur-UE (Union européenne). La production du Brésil en sucre de canne reste beaucoup plus compétitive que la production européenne de sucre de betterave, même si l’Europe a renforcé sa productivité et le Brésil significativement augmenté ses coûts de production. »
« En Europe, le sucre a une histoire : c’est Napoléon qui a lancé l’exploitation de la betterave à cause du blocage continental. Avant, il venait du Brésil » a-t-il regretté.
Une agriculture durable
Ce diplomate, qui a été ambassadeur du Brésil en Chine et au Royaume-Uni, a aussi défendu l’image de l’agriculture brésilienne. « En Europe, on a l’impression que le Brésil a dévasté sa couverture végétale et naturelle avec son agriculture, mais ce n’est pas le cas. Nous avons multiplié par cinq la production de céréales et de soja sans augmenter la surface des terres utilisées, et nous avons réussi à nous doter d’un code forestier qui est l’un des plus stricts du monde, et permet une agriculture vraiment durable. »
Le Brésil « peut doubler, voire tripler sa capacité de production agricole sans affecter la forêt, a-t-il poursuivi. Nous avons encore 115 millions d’hectares sous-utilisés pour l’agriculture. Pour l’élevage, nous avons réduit les surfaces utilisées avec près de 200 millions d’animaux sur 165 millions d’hectares, alors que nous avions 165 millions d’animaux sur 220 millions d’hectares dans les années 1990, a-t-il précisé. Et cela reste malgré tout une production très extensive. »
« L’image du Brésil qui dévaste la nature est surtout véhiculée en Europe pour permettre à une forme de protectionnisme de s’exercer » à l’encontre des produits agricoles brésiliens. Roberto Jaguaribe brandit des statistiques montrant que le Brésil conserve « 61 % de sa couverture naturelle originale. En Europe, il ne reste plus que 0,3 % de la couverture originelle du continent. »
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