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Italie Le Parlement adopte une loi contre le travail agricole surexploité

© Philippe Roy

Le Parlement italien a adopté le 18 octobre une loi prévoyant prison ferme, amendes et confiscations de biens pour les employeurs et prestataires de services.

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Approuvé en août par le Sénat, le texte, salué comme « un pas en avant extraordinaire » par les syndicats, a été voté le mardi 18 octobre 2016 par la Chambre des députés, avec 346 pour, 25 abstentions et aucune voix contre. La nouvelle loi prévoit jusqu’à six ans de prison ferme et 1 000 € d’amende par personne exploitée pour les employeurs et prestataires de services pris en faute, ainsi que la confiscation de leurs biens, une mesure qui a déjà fait ses preuves dans la lutte contre les organisations mafieuses. Selon un rapport du syndicat CGIL en mai, environ 430 000 travailleurs agricoles, Italiens et étrangers, sont « victimes » de graves formes d’exploitation du nord au sud de l’Italie, entre 30 000 et 50 000 de plus que l’année dernière.

Protection des salariés

Par ce système dit du « caporalto », les travailleurs saisonniers sont payés entre 22 et 30 euros, soit la moitié de la rémunération légale, pour des journées de 8 à 12 heures. Beaucoup travaillent au noir, tandis que d’autres ont des contrats légaux, mais tous voient leur salaire réduit à peau de chagrin pour le « caporale », un intermédiaire souvent local qui leur facture au prix fort le transport, l’hébergement ou encore les bouteilles d’eau dans les champs écrasés de chaleur.

La loi prévoit aussi une indemnisation des victimes et des mesures pour soutenir les saisonniers et favoriser leur transport, dans des conditions correctes, vers les exploitations.

D’après l’AFP

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