Sommet de l’élevage Phil Hogan cueilli dans les allées par la Confédération paysanne

« Monsieur Hogan, voulez-vous écouter nos propositions, s’il vous plaît ? », résonnait ce 5 octobre 2016 dans les allées du Sommet de l’élevage, à Cournon (Puy-de-Dôme). C’est ce que les militants de la Confédération paysanne ont martelé une dizaine de fois au commissaire européen à l’Agriculture, avant que ce dernier ne s’arrête à l’entrée d’un hall pour enfin tendre l’oreille.

« J’ai conscience que les agriculteurs vivent des temps difficiles », leur a-t-il assuré avant de raconter que son père exploitait une petite ferme de 50 ha. Phil Hogan a ensuite rappelé les 500 millions d’euros versés par Bruxelles aux pays européens pour réduire la production laitière, dont 49,9 millions pour la France.

Au cœur de la foule, micro à la main, Laurent Pinatel, porte-parole du syndicat, s’est félicité de ces mesures prises pour réduire la production avec pour objectif de faire remonter le prix du lait. « Mais nous sortons d’un système de régulation qui marchait bien, pour en instaurer un nouveau qui coûte à l’Europe », a-t-il regretté.

Brique et steak géants pour dénoncer les marges des industriels

Une fois le commissaire emporté par la foule du hall 1, la Confédération paysanne a rendu visite aux industriels présents, tels que Lactalis ou SVA.

Faciles à repérer, les militants brandissaient une énorme brique de lait et une grosse barquette de viande en papier. Il y était écrit que le lait est payé 27 centimes le litre au producteur, vendu 76 centimes le litre au consommateur, avec une marge de 33 centimes le litre pour l’industriel. Quant à la viande, le syndicat calcule un prix payé 3,44 €/kg de carcasse pour être vendu 7,23 €/kg de carcasse. « En trois ans, les industriels ont gagné 44 centimes de marge, pour atteindre aujourd’hui 1,55 €/kg de carcasse », assure la Confédération paysanne.

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