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« De la betterave pour les taux » « De la betterave pour les taux »

Le Gaec Auffret cherche à améliorer la composition du lait et réduire le coût alimentaire.

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«En 2009, nous avons introduit la betterave fourragère dans la ration de nos vaches laitières. Le premier objectif était d’améliorer les taux de matière utile du lait », explique Pascal Auffret, installé avec ses deux fils Pierre et Vincent à Pleyben (Finistère). Leur troupeau compte 130 vaches, principalement de race prim’holstein, pour un quota approchant un million de litres de lait.

Ils apportent 3 kg de matière sèche (MS) de betterave par vache dans la ration hivernale, en complément de12 kg de maïs ensilage, 3 kg d’ensilage d’herbe, 3,8 kg de tourteau de colza et 1,5 kg de correcteur tanné.

Premier avantage, cette racine, dont les vaches raffolent, permet d’améliorer la composition du lait. En hiver, le taux protéique (TP) est passé de 33,1 à 34,9 g/kg de moyenne, soit près de deux points supplémentaires. Les éleveurs ont également constaté une hausse d’un point du taux butyreux (TB), atteignant 41 g/kg. Le gain sur la paie de lait s’élève à 12 €/1 000 l en hiver. Deuxième avantage, l’économie réalisée par la suppression totale du concentré de production (maïs grain) en hiver, soit 190 kg d’aliment par vache en moins sur la période. En tenant compte des coûts supplémentaires liés à la culture de la betterave, le Gaec Auffret estime gagner, en période hivernale, entre 13 et 15 €/1 000 l sur les dépenses alimentaires.

Pour tirer profit de la betterave, Pierre énumère les précautions à prendre. Il est important de ne pas trop en mettre dans la ration : « Nous avons essayé d’en distribuer 3,5 kg mais les vaches frôlaient l’acidose. Nous avons aussi été contraints de fractionner les apports en deux repas. » Il met également en garde sur l’effet laxatif de la betterave mais précise qu’un simple ajout de paille broyée permet d’y remédier. « Il faut aussi réfléchir à la distribution. La première année, nous chargions le godet à la main. L’année suivante, nous ajoutions les betteraves directement au maïs dans la mélangeuse, mais les cailloux abîmaient les couteaux. Maintenant, nous les distribuons avant le maïs, à la mélangeuse, mais ce n’est toujours pas l’idéal. » Le Gaec Auffret envisage donc d’investir dans un godet désileur spécifique.

ANTICIPER LA RÉCOLTE

« Nous avons débuté avec moins de 2 ha de betteraves. Puis jusqu’en 2015, nous cultivions 3 ha. Cette année, nous passons à 6,5 ha », prévoit Pascal. Des aménagements pour la récolte et le stockage de ce volume supplémentaire seront nécessaires. Les années précédentes, le Gaec optait pour un seul arrachage avec un stockage en tas à l’air libre, permis par le climat breton sans grandes gelées. Mais en mars, ils constataient qu’une partie des betteraves avait pourri. La solution envisagée ? Trois arrachages au lieu d’un, car la conservation en terre est meilleure. La première récolte aura lieu en septembre, la suivante en novembre et la dernière en février/mars.

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