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4. Des agriculteurs fragilisés fournisse 4. Des agriculteurs fragilisés fournissent les épiceries sociales

Le programme Uniterres fait le lien entre des producteurs en difficulté et des bénéficiaires de l’aide alimentaire.

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Les épiceries solidaires de la Vienne manquaient de produits frais, notamment de légumes et de fruits. Habituellement approvisionnées par la Banque alimentaire, elles recevaient surtout des conserves et des produits secs, ainsi que de la viande. Un jour, Véronique Blanchot, membre de l’Andes (1), s’est rendu compte que des producteurs connaissaient aussi des situations critiques, « qu’ils n’arrivaient pas à vivre de leur travail, que certains bénéficiaient de l’aide alimentaire ».

Ainsi est née l’idée de relier les uns aux autres. Véronique Blanchot a fondé le programme Uniterres en 2012 en Poitou-Charentes. Ce programme de l’Andes s’est depuis installé en Aquitaine et s’étend vers de nouvelles régions : Midi-Pyrénées, Bretagne, Pays de la Loire. En 2014, Uniterres a concerné 30 épiceries, 67 agriculteurs et 6 400 bénéficiaires par semaine en moyenne et a bien progressé en 2015.

Les agriculteurs qui produisent pour Uniterres sont contactés par le biais d’organisations agricoles ou orientés vers l’association par les services sociaux de la MSA. « Nous allons les voir, nous leur expliquons la démarche, explique Isabelle Téchoueyres, membre de l’Andes. Nous soutenons ceux qui manquent de débouchés commerciaux ou de temps pour en trouver. » Uniterres établit des précommandes un an à l’avance. Les producteurs programment ainsi leurs cultures et leurs récoltes. Les prix sont décidés collégialement.

Ateliers cuisine

Les personnes reçues dans les épiceries sociales répondent à des critères géographiques et financiers. « Nous raisonnons en termes de « reste à vivre » et de projet, indique Chloé Farjanel, animatrice réseau pour les épiceries des régions Aquitaine et Poitou-Charentes. En principe, l’accès à l’épicerie sociale est limité dans le temps. L’économie réalisée grâce à l’aide alimentaire permet de mener à bien un projet, par exemple de payer les réparations de la voiture ou d’emmener les enfants en vacances. »

L’épicerie est aussi un lieu d’insertion et de rencontre. Sont ainsi organisés des ateliers de cuisine. « Il ne s’agit pas seulement de remplir les assiettes, précise Véronique Blanchot. Il faut aussi trouver du plaisir à les préparer. » Bénéficiaires, bénévoles et salariés se retrouvent autour de la préparation d’un repas et le partagent ensuite. « Ça permet de valoriser l’expérience de chacun », souligne Chloé Farjanel. Autour des marmites et des casseroles se crée un moment d’échange. On discute de la conservation des aliments, des habitudes alimentaires, de l’importance du petit-déjeuner...

Des épiceries sont, en milieu rural, installées dans des bourgs. Certaines sont itinérantes comme à Mouton, en Charente, où un camion dessert cinq communes. Parmi leurs clients, elles ont aussi des agriculteurs au RSA.

(1) Association nationale de développement des épiceries solidaires (www.epiceries-solidaires.org).

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