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Controverses sur l’élevage Le regard pesant de la société

Par Marie-Gabrielle Miossec

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En France, les premières fissures dans la confiance avec le public sont apparues lors de la crise de la vache folle et le spectre de vaches cannibales. Depuis, la défiance vis-à-vis de l’élevage s’est installée insidieusement, puis plus spectaculairement dans les actions d’associations. Ce sont d’abord celles environnementalistes qui se sont manifestées, protestant contre la concentration des élevages, avec notamment des actions coup de poing contre les algues vertes. Ou encore des associations locales qui contestent les agrandissements de porcheries ou d’étables.

Affiches provocatrices

A partir de 2007, les associations de défense animale ont pris le relais, avec une efficacité croissante et redoutable auprès des médias. Elles ont misé sur des affiches provocatrices dans les journaux, dans les grandes villes et sur des manifestations sporadiques devant le Salon de l’agriculture, les gares... Il s’agit cette fois de dénoncer les conditions d’élevage : cages des poules, truies à l’attache, lapins en salle expérimentale, canards gavés en souffrance. Enfin, ces derniers temps, ce sont des vidéos d’abattoirs qui ont fait le tour des médias.

Une partie de ces démonstrations visent à dénoncer le non-respect des règles de bien-être par quelques éleveurs et surtout par des abattoirs. Et là, la réponse des premiers est toute trouvée : ils respectent les règles autant par souci moral qu’économique.

Les associations font aussi remarquer que la connaissance scientifique du comportement des animaux, de leur sensibilité, de leur souffrance progresse. Notons qu’au fur et à mesure des progrès de la recherche, les éleveurs adaptent leurs méthodes de production. Actuellement, des formations se mettent en place sur l’écornage des veaux, par exemple.

Maîtriser la polémique

Mais cela ne suffit pas. Certaines associations demandent non plus des adaptations pour que les animaux souffrent moins mais un changement de mode d’élevage pour respecter les besoins naturels des animaux, en particulier les sortir des bâtiments. Elles remettent en cause les productions intensives.

Les responsables de l’élevage français ne sont pas restés les bras croisés. Conscients du poids de l’opinion publique, depuis 2012, un groupe qui réunit toutes les filières animales - Institut de l’élevage, Institut français du porc, Institut de l’aviculture - étudie ces controverses qui montent.

Restent quelques rares voix, mais portées par la vague médiatique, demandant l’arrêt de l’élevage au nom du droit des animaux à disposer d’eux-mêmes en quelque sorte. Heureusement, des scientifiques rappellent que, si on connaît de mieux en mieux leur comportement, il y a encore 1 % d’écart entre le cerveau d’un homme et celui des mammifères les plus proches de nous. 1 % qui, selon eux, fait toute la différence.

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