3. En Allemagne, des exigences croissant 3. En Allemagne, des exigences croissantes
Soumis à la pression de la société, les éleveurs agissent.
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En Allemagne, après une décennie de forte croissance des productions animales, les débats sont vifs depuis 2010. « Les Allemands manifestent un rejet croissant de l’élevage intensif. Il y a un débat sur la taille des élevages, une suspicion générale sur la qualité sanitaire des produits », selon Christine Roguet, de l’Ifip, qui suit l’économie porcine des pays du Nord. « N’oublions pas qu’existent dans ces pays de puissantes associations de défense animale depuis le XIXe siècle. Le nombre de végétariens croît sans cesse (7 % en Allemagne, contre 3 % en France).
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Face à l’ampleur de la contestation sociale, avec par exemple 25 000 à 50 000 manifestants contre « l’élevage industriel » chaque année au salon de l’agriculture de Berlin, les éleveurs organisent leur commu-nication : portes ouvertes, installation de fenêtres sur les bâtiments d’élevage, présence active sur les réseaux sociaux… Des labels « bien-être » très exigeants ont été lancés mais avec des volumes restés confidentiels. « Les distributeurs et les acteurs des filières du nord de l’Europe développent des produits étiquetés selon le mode d’élevage mais à des prix plus accessibles. Ils se positionnent entre le standard à bas prix et le bio deux fois plus cher. Leurs cahiers des charges font évoluer les pratiques d’élevage pour une part significative de la production. Leur stratégie est celle des « petits pas sur de grands volumes », comparativement à la stratégie des « grands pas sur de petits volumes » des associations. Les pays qui s’engagent sur la voie de la différenciation selon le mode de production espèrent en tirer un avantage concurrentiel, en verrouillant leur marché intérieur et en imposant leurs contraintes aux autres Etats », conclut Christine Roguet.
Lancée en 2015, l’initiative « Tierwohl » des filières avicoles et porcines concerne aujourd’hui plus de 12 millions de porcs sur 58 millions abattus (voir ci-dessus). Les éleveurs choisissent dans une liste les améliorations « bien-être » qu’ils adoptent contre une rétribution supplémentaire au kilo en fonction de leurs efforts. Cette somme est prélevée sur le prix final.
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