Des semences de ferme sous haute surveil Des semences de ferme sous haute surveillance
Les contraintes économiques pourraient favoriser le triage à façon. Encore faut-il s’assurer de la qualité des semences et opter pour la bonne protection.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Cette année, le danger serait de semer des graines inaptes à la germination ou de faible vigueur. En effet, beaucoup de lots contiennent des grains ridés avec peu d’amidon et une qualité sanitaire dégradée.
« La première étape incontournable consiste à trier sévèrement via le séparateur, de façon à ne conserver que les grains les mieux nourris, déclare Édouard Baranger, ingénieur Arvalis à Bourges. Cela allonge le temps de travail et peut conduire parfois à éliminer 50 % du lot, mais permet d’améliorer le poids spécifique de quatre ou cinq points. » Le Staff (1), par l’intermédiaire de son responsable communication Jérôme Levron, confirme : « Des grains plus petits conduisent à utiliser des grilles plus fines et à écarter une part plus importante des lots. Toutefois, les petits poids de mille grains (PMG) (30 à 35 g contre 45 g habituellement) ont pour avantage d’abaisser le coût/ha de la facture. Avant d’engager une dépense - tri + traitement de semences -, il est préférable d’effectuer un test de germination. »
Tester chaque lot
Pour les possesseurs d’un séparateur, le plus simple consiste à trier en conditions réelles une petite quantité de chaque lot en prenant soin de peser la quantité écartée afin de pouvoir comparer ensuite la faculté germinative avec celle issue du lot trié à façon. À l’intérieur du futur lot de semences sont ensuite prélevées entre 200 et 400 graines. Déposées dans du sable ou sur du buvard humide elles sont mises au frigidaire à 4-5 °C pendant 72 heures afin de lever la dormance. À leur sortie, les grains restent à température ambiante (20 °C) pendant une semaine avant le comptage des plantules normales qui fournit la faculté germinative. Pour mémoire, en semences certifiées celle-ci doit être au minimum de 85 %, mais les préconisations Arvalis se réfèrent sur un taux de germination de 95 %. En fonction du résultat et du taux de pertes supposé à la parcelle selon divers paramètres (pierrosité, mottes, excès d’eau ou de sec, etc.), la densité de semis est calculée de la façon suivante : grains à semer/m² = préconisations Arvalis/(faculté germinative/95) (Exemple : pour une densité de semis de 300 grains/m² et une faculté germinative à 80 % : grains à semer m² = 300/(80/95) = 356 gr/m²).
Selon les premières analyses réalisées par Arvalis, parmi les fusarioses, Michrodochium spp. serait très présente cette année, mais une simple observation visuelle permet également de repérer des grains ridés et roses touchés par Fusarium roseum. Quel que soit le pathogène, des essais comparatifs menés par Arvalis sur des graines très contaminées ont montré un gain de 40 à 60 plantes/m² et de 8 q/ha en faveur des semences traitées. À condition d’opter pour la bonne spécialité. Parmi celles-ci, les produits à base de triticonazole (Premis 25 FS), prothioconazole (Redigo), fludioxonil seul (Celest Net) ou associé au difenoconazole (Celest Gold Net), etc., présentent une bonne efficacité, prenant soin de la qualité de l’enrobage.
(1) Syndicat des trieurs à façon de France.
[summary id = "10021"]
Pour accéder à l'ensembles nos offres :