Viande bovine Plus d’offre en 2016

« La production de viande bovine devrait bondir de 2 % en France l’an prochain, avec notamment davantage de vaches allaitantes et de taurillons. » Ces prévisions, Caroline Monniot, chef de projet dans le service économie des filières à l’Institut de l’élevage, les a livrées le 17 novembre à Paris, lors de la journée « Grand angle viande bovine ». Comment les explique-t-elle ? D’une part, les éleveurs allaitants en attente de leurs références pour la nouvelle Pac ont gardé de nombreuses femelles. De l’autre, la fièvre catarrhale ovine (FCO) tire les exportations de broutards vers le bas ce trimestre. Ces animaux engraissés en France viendront probablement gonfler les abattages de l’Hexagone.

Stable en Europe

Les statistiques allemandes anticipent de leur côté une baisse de 1 %. Même tendance en Espagne. En Italie comme en Irlande, le recul serait de 2 %. « Les Irlandais ont augmenté leurs exportations en vif cette année », précise Caroline Monniot.

La production de viande bovine devrait augmenter de 2 % outre-Manche, et de 1 % en Pologne. « Cette dernière abat toujours plus de taurillons, poursuit-elle. Mais le pays a exporté beaucoup de vaches cette année, donc il y en aura moins dans les abattoirs. »

Voilà qui expliquerait la stabilité de la production européenne en 2016. « Le marché était relativement lourd en 2015, il devrait le rester », reprend Caroline Monniot. Néanmoins, l’Union européenne a gagné en compétitivité ces dix-huit derniers mois. « La principale raison est la baisse de l’euro, détaille Caroline Monniot. De plus, face à une grosse pénurie aux Etats-Unis, les prix américains sont passés au-dessus des nôtres. » Dans un tel contexte économique, la France a des atouts dans son jeu. Reste à transformer les dernières levées d’embargo, annoncées en véritables flux commerciaux.