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Aricle 3. Traquer les surcoûts

La chambre d'agriculture de Saône-et-Loire aide les éleveurs à identifier leurs marges de manoeuvre.

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Entre les fluctuations des prix, les sécheresses et les aléas sanitaires, les dix dernières années ont fragilisé les élevages allaitants de Bourgogne. En 2014, selon l'observatoire économique régional, le résultat par travailleur familial de 29 % des exploitations spécialisées viande était négatif, contre 9 % en 2012. « Dans tous les élevages, il y a des pistes de progrès, en particulier sur la valorisation de l'herbe », souligne Hervé Lecatre, conseiller d'entreprise de la chambre d'agriculture de Saône-et-Loire. Ce qui fait la différence, c'est le résultat du troupeau et la maîtrise des charges. Avoir 12 % de mortalité au lieu de 8 %, c'est 1 500 kg de viande vive non produite en système maigre. Les coûts de mécanisation représentent en moyenne 27 % du coût total de production, soit plus que l'alimentation ! »

L'offre de formation de la chambre d'agriculture a été enrichie de modules à la carte : conduite du troupeau, nutrition, prairies. Les niveaux sont adaptés aux attentes des éleveurs : « base » et « expert ». Une approche globale de l'exploitation fondée sur un diagnostic et un plan d'action personnalisé sont proposés sous forme individuelle ou collective. Quelque 140 éleveurs ont déjà suivi en petit groupe cette formation intitulée « dégager du revenu »

REMETTRE EN CAUSE SES HABITUDES

Parmi eux, Jean-Michel Gevrey, installé sur 140 ha (5 ha de maïs ensilage, 22 ha de céréales, le reste en herbe), avec 80 vêlages par an. Les veaux mâles sont vendus à 420 kg. Les femelles engraissées au pré sont valorisées en filière label rouge. « Echanger avec les autres remet en cause nos habitudes. Beaucoup d'idées émergent. A chacun de voir ce qu'il peut adapter chez lui sans trop de risques », constate Jean-Michel.

Malgré les bons résultats de ses produits, l'élevage de Dracy-Saint-Loup enregistrait des coûts élevés en alimentation, travaux par tiers et frais vétérinaires. Le troupeau avait des problèmes de reproduction. La trésorerie, tendue par des investissements en bâtiment, était très dégradée. A l'issue de la formation, l'agriculteur a porté la surface en céréales de 9 à 22 ha pour réduire les achats de paille et vendre du grain (400 q de blé cet été). Sans nuire aux prairies. « Au printemps, une partie de l'herbe était gaspillée. On a augmenté le chargement des animaux au pré, mis en place un pâturage tournant sur deux parcelles. » L'enrubannage, trop coûteux, a été remplacé par de l'ensilage. L'éleveur n'achète plus que les tourteaux. Ses frais vétérinaires ont été réduits de moitié. Enfin, l'azote a été acheté à plusieurs.

Jean-Michel a suivi deux autres journées de formation (alimentation et céréales) pour aller plus loin car il doit encore redresser son EBE.

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