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Rhône-Alpes (Isère) « Un zonage injustifié et pénalisant »

Coup dur pour Bruno Neyroud et ses deux associés : l’ensemble des surfaces de leur exploitation est passé en zone rouge suite au récent redécoupage deszones vulnérables.

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«Ce redécoupage est une aberration », s’insurge Bruno Neyroud, producteur de lait installé à Varacieux. L’éleveur vient de voir la totalité de ses surfaces classées en «  zone rouge  » suite à l’arrêté de mars 2015. Il n’en démord pas : « Il est inadmissible que ce zonage ait été bâti à partir de prélèvements qui remontent à 2010-2011, sans prendre en compte les évolutions ultérieures. Il est évident que cette mesure a été définie à l’aveugle pour répondre à des critères de surfaces afin que l’Etat se donne bonne conscience suite à sa condamnation par l’Europe pour non-respect de la directive nitrates. »

Bruno est inquiet. « Les conséquences de ces incohérences sont lourdes à porter. Elles obligent les agriculteurs à investir dans des équipements de stockage d’effluents qui grèvent leur revenu et dont ils ne peuvent pas répercuter le coût sur les prix qu’ils pratiquent. » Avec un bâtiment d’élevage neuf construit en 2011 pour un montant de 430 000 euros, Bruno et ses deux associés doutent en effet que leur banquier accepte, en période de crise laitière, le financement de nouveaux investissements.

« On est dans le flou »

Pourtant, il va bien falloir trouver une solution. « La plupart de nos prairies sont situées en zone de pente. Ceci va certainement impliquer une interdiction d’épandage sur beaucoup d’entre elles. Nous serons donc dans l’obligation d’augmenter la capacité de stockage de notre fumière », explique-t-il. Des travaux non négligeables que les 15 000 euros d’aide proposés par l’Etat seront loin de couvrir. « La mise en place de cette mesure est une succession d’aberrations. Les frais de toiture ne sont pas couverts par cette aide de l’Etat. Or, ne pas couvrir l’extension de notre fumière engendrerait de plus nombreux jus et nous obligerait à augmenter la capacité de notre fosse à lisier. » Et c’est sans compter avec les coûts liés à la mise en place d’intercultures pièges à nitrates ou encore aux analyses de sol. Tout un arsenal de nouvelles obligations que l’agriculteur juge pénalisant. Au summum de l’agacement, il indique : « Le pire, c’est que nous ne savons pas à quelle sauce nous allons être mangés. Le pourcentage de pente correspondant au seuil d’interdiction d’épandage n’a pas été défini. La date butoir pour la mise aux normes des bâtiments n’a pas été fixée… Nous sommes dans le flou total ! De quoi nous décourager à poursuivre ce métier. »

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