3. Le blé noir, emblématique mais exigea 3. Le blé noir, emblématique mais exigeant

En cette fin juin, les feuilles en forme de coeur du sarrasin ont déjà pris toute leur place dans la parcelle de Franck Adenys, producteur laitier à Guern (Morbihan). Dans quinze jours, les fleurs blanches rosées de la plante s'épanouiront. Elles donneront en octobre les petites graines noires en forme de triangle de la variété Harpe, seule autorisée pour l'IGP (1). « Nous avons semé fin mai, dans un sol suffisamment chaud pour une levée rapide. La plante ne supporte aucun traitement. Elle doit prendre rapidement le dessus sur les adventices », explique Franck.

MAÎTRISE TECHNIQUE

C'est tout le paradoxe de cette culture, peu gourmande en temps de travail mais exigeante en maîtrise technique. Chaque année, l'éleveur implante une dizaine d'hectares sur les 100 ha de l'exploitation, intégrés en rotation triennale. « Le pH des terres choisies n'est pas supérieur à 6. Ensuite, le blé noir est très peu consommateur d'azote », détaille-t-il. Principal problème : les rendements, très aléatoires, varient de 0,5 à 2 t/ha.

A notre époque de retour aux sources et aux racines, le blé noir plaît beaucoup. Son identité gustative est très typée. Son goût âpre, « terroir voire terreux pour certains », est très reconnaissable.

SANS GLUTEN

Contrairement à ce que son nom laisse penser, le blé noir n'est pas une céréale mais fait partie de la famille des polygonacées, comme la rhubarbe. Particularité nutritionnelle de plus en plus recherchée : il ne contient pas de gluten. Avant de reprendre la ferme familiale, Franck travaillait déjà cette graine comme salarié au séchoir de la coopérative Cam 56. « Mon père et mon grand-père la cultivaient avant moi. Mes terres sont particulièrement adaptées à cette culture ancestrale », conclut Franck.

(1) Indication géographique protégée.

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