Login

2. La chèvre de Lorraine gambade toujour 2. La chèvre de Lorraine gambade toujours

Amandine Lesperlette défriche un petit bout de campagne lorraine avec ses chèvres à robe mouchetée et longs poils.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« Parce qu'elles sont belles. » En 2011, Amandine Lesperlette veut abandonner le métier de forestière mené avant la naissance de ses enfants. Elle élève déjà deux chevaux en bordure de Chaligny (Meurthe-et-Moselle) et deux chèvres saanens atteintes par la limite d'âge. Or l'association des amis de la chèvre de Lorraine, la race locale en voie d'extinction, se démène pour la relancer. Amandine est immédiatement séduite.

RÉAMÉNAGER LE BÂTIMENT

Petit à petit, sans surface ni qualification, elle constitue son troupeau et ses pacages. « Après dix ans de bûcheronnage, le travail physique ne me fait pas peur. Je suis partie sans prêts, avec nos économies. Ici, il y a beaucoup de friches : les mineurs possédaient un rang de vigne par ci, un rang de fruitiers par là. J'ai proposé à plusieurs propriétaires un prêt à usage sur ces terrains de 200 m2 en broussaille. Avec l'aide de mon mari, lui aussi forestier, nous défrichons et nous clôturons avant d'y mener nos chèvres. »

Ces micro-parcelles longent un chemin de terre, au bout duquel se trouve leur maison et le bâtiment. Construit avec des matériaux de récupération par le couple ingénieux, et sans électricité, ce dernier abrite aujourd'hui 15 chèvres adultes et 6 chevrettes. Dans trois ans, Amandine Lesperlette espère atteindre 28 bêtes. « J'en ai déjà eu 24. Mais mon infrastructure n'était pas encore solide. Des éleveurs de l'association sont venus m'éclairer sur l'aménagement du local tout en me conseillant de redescendre à 12 chèvres pour repartir d'un bon pied. Sans eux, j'aurais arrêté. »

Avec les conseils de la DSV, elle a investi 8 000 euros dans la fromagerie. « C'est ma seconde année de fabrication. Je livre quatre Amap. Sans concurrence : ici, il y a peu de chevriers. » Ses animaux donnent 2,2 litres de lait par jour, avec au plus 100 à 200 g de céréales. « L'amour pour cette chèvre guide les éleveurs professionnels de l'association. Mais le but c'est de gagner notre vie. En dessous de 2 litres, c'est difficile. L'éleveur le plus performant atteint 3,5 litres avec 300 g de concentrés », souligne Stefan Jurjanz, président de l'association. Amandine, cotisante solidaire à la MSA, espère gagner un Smic dans trois ans.

[summary id = "10022"]

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement