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2. Une production sécurisée par des cont 2. Une production sécurisée par des contrats

Dans l'atelier du Gaec des Bouleaux, près de la moitié de animaux engraissés sont issus du cheptel laitier. Tous les prim'holsteins sont contractualisés.

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Au Gaec des Bouleaux, à Issé (Loire-Atlantique), engraisser des jeunes bovins prim'holsteins et montbéliards est un choix pleinement assumé. « Nous sommes attachés à cette production, présente Jean-Marc Lalloue, associé avec sa femme Blandine et son fils Baptiste. Nous avons toujours eu des mâles laitiers sur l'exploitation. Il y a une trentaine d'années, nous étions à la tête d'un atelier de veaux sevrés qui, à quatre mois, partaient vers l'Italie. Quand ce pays a rencontré des difficultés, nous avons décidé de pousser les animaux jusqu'à l'engraissement. »

MOINS GOURMANDS EN CAPITAUX

Trois fois par an, la famille Lalloue achète une cinquantaine d'animaux âgés de 14 jours et remplit sa nursery. Ces 150 laitiers sont vendus à 18 mois. Deux cents allaitants, achetés en broutards, complètent ces ventes. Jean-Marc profite des périodes de vêlages dans les élevages laitiers qui, bien qu'elles tendent à s'étaler, restent majoritaires en automne et en hiver. L'été, la nursery est vide. « Une fois mis en route, les mâles laitiers sont plutôt faciles à élever », assure Jean-Marc. Dans certains esprits, les prim'holsteins sont abattus à 24 mois. Mais la durée d'engraissement s'est réduite. Aujourd'hui, ils quittent l'atelier à 18 mois. Certains éleveurs s'en séparent même à 14 mois, à 300 kg. « Ils partent avant d'affirmer leur caractère », illustre Sébastien Guédon.

Un animal mis en place à 14 jours est environ six fois moins cher qu'un broutard allaitant. La mise de fond est donc moins lourde. « De plus, il y a rarement de surprises car les prix des veaux fluctuent peu, note Sébastien Guédon, technicien chez Ter'élevage. Il est donc nettement plus simple d'établir un prix de revient. Les animaux sont présents plus longtemps dans l'atelier et mangent davantage qu'un broutard, mais ils valorisent mieux les fourrages grossiers. Leur ration est nettement moins concentrée en énergie et donc moins chère. Dès lors que l'éleveur est performant et qu'il produit des kilos de croît, la valeur ajoutée du jeune bovin prim'holstein est supérieure à celle de l'allaitant. »

Chez Jean-Marc Lalloue, les laitiers consomment une ration composée à 72 % de maïs ensilage, contre 55 % pour les allaitants. « Ces derniers ont besoin d'ingérer davantage de correcteurs », précise Sébastien Guédon.

En 2014, les 150 jeunes bovins prim'holsteins ou montbéliards du Gaec des Bouleaux ont affiché un poids de carcasse moyen de 356 kg à 18 mois. De 14 jours à l'abattage, leur GMQ moyen est de 1 200 g/j. « Jean-Marc est au-dessus de la moyenne de Ter'élevage, qui est de 1 175 g/j, note Sébastien Guédon. Les allaitants montent à 1 500 g/j mais les performances ne sont pas comparables, les animaux étant présents sur l'exploitation pendant des durées différentes. »

BESOINS FRANÇAIS

« Si nous avons investi dans cette filière, c'est que nous sommes soucieux des débouchés de la production, poursuit-il. Nous devons produire ce qui se commercialise. Or, le ratio entre la consommation de produits élaborés et de piécés est de 80/20. Le muscle est de plus en plus une consommation ponctuelle et festive. » Même si le jeune bovin, qui plus est laitier, ne fait pas partie des habitudes alimentaires françaises, il répond aux besoins en viande hachée des opérateurs. Il correspond à un mode de consommation de plus en plus prisé et sa disponibilité est régulière sur l'année. « Leur demande s'accroît, assure Jean-Marc. Pourtant, en Pays de la Loire, les abattages de jeunes bovins prim'holsteins sont passés de 56 000 têtes en 2010 à 43 300 en 2014. Soit une baisse de 20 %. »

60 % des jeunes bovins laitiers sont consommés en France, contre 35 % des jeunes bovins allaitants. Un jeune bovin sur quatre abattus en France est un laitier. Alors, des abatteurs proposent des contrats avec des marges garanties, selon le prix du veau, de l'énergie ou de la matière azotée. « Les prim'holsteins intéressent notamment le fournisseur de McDonald's France, détaille Jean-Marc. Nous sommes en contrats avec Terrena et Elivia. Le prix de revient de l'animal est indexé six mois avant l'abattage selon le prix des céréales. C'est à ce moment-là que nous pouvons évaluer les coûts réels de finition. » Ainsi, Jean-Marc n'est pas en guerre avec la céréale trop chère. « Au contraire, c'est dans mon intérêt qu'elle soit bien valorisée, puisque plus leur cours est haut, plus celui de mon jeune bovin monte, explique-t-il. Tout le monde y gagne. C'est un principe qui devrait s'étendre à toutes les productions ! »

Ce que Jean-Marc apprécie aussi dans ce contrat, c'est son implication à réduire l'impact de l'élevage sur l'environnement. « Le cahier des charges nous motive à développer des techniques moins énergivores et à faire baisser l'émission de gaz à effet de serre, se félicite-t-il. C'est comme ça que j'ai commencé, par exemple, à implanter des couverts végétaux, que je réintroduis dans la ration. » Terrena a mis en place une stratégie d'agriculture « écologiquement intensive ». Le Gaec des Bouleaux s'inscrit parmi les sentinelles utilisant les solutions proposées par Terrena pour réduire l'impact de l'élevage sur l'environnement, produire davantage, avec moins d'intrants.

LES BOEUFS AUSSI

Ter'élevage abat quelque 10 000 mâles laitiers chaque année mais tous ne sont pas contractualisés. « Nous avons aussi sécurisé le débouché des boeufs, complète Sébastien Guédon. Leur prix dépend de la cotation hebdomadaire, majorée de 10 à 20 centimes selon la saison. » Le boeuf laitier est un autre moyen de valoriser les mâles. Il valorise facilement les herbages éloignés de l'exploitation, ou qui ne sont pas occupés par les femelles. « Le coût de production d'un boeuf prim'holstein est assez faible, puisqu'il se contente d'herbe une bonne partie de l'année, et d'un peu d'ensilage de maïs l'hiver », évalue Sébastien Guédon.

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