4. Le gîte et le couvert toute l'année 4. Le gîte et le couvert toute l'année
Haies champêtres, agroforesterie, mares, bandes fleuries... La diversité reste la meilleure des solutions.
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Un timide rayon de soleil matinal. Un champ coloré de jaune, violet et bleu. Quelques ruches. Jean-Christophe et Benoît discutent. « Maintenant, tu peux laisser tes ruches toute l'année, plus besoin de faire la transhumance. » « En effet, il y a un sacré intérêt à être situé sur un tel site ! », répond Benoît, jeune apiculteur. Il produit 2 t de miel à l'année, de tournesol, de colza, toutes fleurs, de châtaigniers, de bruyère qu'il commercialise en vrac ou en vente directe.
C'est l'année dernière que Benoît Grolleau, « ce bohémien de l'agriculture » comme il aime se décrire, fait la rencontre de Jean-Christophe Bady. Il décide alors de déposer une dizaine de ruches sur la ferme gersoise, un vrai eldorado pour les pollinisateurs. Trois apiculteurs y cohabitent, soit 160 ruches.
LES FLEURS DÉFILENT
« Sur mes 130 ha, j'ai 120 ha de bandes fleuries », sourit Jean-Christophe. Il a converti toute son exploitation en bio en 2011, abandonné le travail du sol et mis en place, il y a trois ans, un système où la diversité reprend ses droits. Il expérimente des associations de cultures complémentaires comme le pois chiche et le sarrasin ou le lin et les lentilles. Ces cultures et d'autres comme le soja, le maïs, le blé ou le sorgho sont semées directement dans des couverts permanents où cohabitent phacélie, trèfle blanc, trèfle violet, vesce, luzerne, moutarde, radis chinois, féverole, etc. Soit entre 10 et 20 espèces ! « Les pollinisateurs disposent de ressources alimentaires et d'habitats diversifiés tout au long de l'année grâce à la permanence et à la multiplicité des espèces herbacées, les floraisons se succèdent dès les premiers redoux jusqu'aux gelées », rappelle l'agriculteur. Autre avantage des couverts : « Les abeilles butinent le sarrasin la journée et le trèfle le soir. Etant à ras le sol, il y fait plus chaud, le couvert atténue les fluctuations de températures. »
La ferme compte 16 km de haies, ainsi qu'une parcelle de 3,5 ha en agroforesterie, implantée l'année dernière avec des merisiers, frênes, aulnes et noyers. Ces espèces assurent une couverture des besoins dès le mois de février, au moment où les colonies reconstituent leurs réserves après l'hiver. Les ronces des haies champêtres fournissent nectar et pollen jusqu'en novembre. « J'ai aussi planté du tilleul pour les trois apiculteurs », complète l'agriculteur.
LES ARBRES S'INVITENT
La variété des associations arborées que l'on retrouve sur la ferme de Jean-Christophe, à savoir isolées, en linéaire ou au sein d'une parcelle, assurent une diversification des sources de nourriture et des refuges. Les arbres et haies jouent par ailleurs un rôle de balise, en formant des repères utilisés par les ouvrières pour informer la colonie de l'emplacement des sources de nourriture. La retenue d'eau présente sur la ferme assure aussi une ressource permanente. Une nouvelle agriculture qui révèle une compréhension et un respect de la vie dans les sols et les airs. Les abeilles et la biodiversité, tant indispensables à l'agriculture, y retrouvent leur place !
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