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3. Du secteur de l'automobile à celui de 3. Du secteur de l'automobile à celui de l'élevage

Après être allée voir ailleurs, Delphine Macé a choisi de s'installer avec son frère.

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« Un jour, je retournerai auprès de mes vaches. » Cette phrase dite à un collègue lors de son premier jour de travail à la manufacture des produits automobiles de Ploërmel (MPAP), Delphine s'en souvient encore. Après le bac, elle a longtemps hésité entre devenir ingénieur en agriculture ou en mécanique et matériaux. Mais cette scientifique voulait aller voir ailleurs. Appui-tête, accoudoir, siège, garniture de coffre... Pendant onze ans, elle a scruté leur fabrication sous toutes les coutures en tant que responsable qualité fournisseurs et clients et en voyageant dans de nombreux pays.

C'est à la faveur d'un plan social qu'elle a franchi le pas pour revenir sur la ferme familiale à Rohan (Morbihan). Elle s'est installée en 2012 avec son frère. Leur père retraité leur donne un coup de main. L'exploitation compte 130 ha et produit 670 000 litres de lait. Elle est responsable du troupeau laitier. Jean-Jacques s'occupe des cultures. « Ration distribuée à la désileuse complémentée au Dac, pâturage en système full-grass... Nous avons un système simple mais optimisé », commente la jeune femme de 38 ans.

UNE « MANAGER »

Les tâches sont planifiées. « La journée démarre à 8 heures et se termine à 19 h 30 », explique cette maman de trois jeunes enfants, dont le conjoint est dépanneur en électroménager. A son installation, un bureau, une cuisine, une douche et un vestiaire ont été aménagés dans l'ancienne nurserie. Elle n'habite pas sur place. Le frère et la soeur déjeunent ensemble le midi et en profitent pour faire le point. Toutes les consignes sont retranscrites sur des tableaux dans la salle de traite, l'étable à génisses et pour l'inséminateur.

Classer les factures, remplir des documents, se soumettre à un contrôle ne l'effraient pas. « J'étais habituée à être auditée. » Pascal Le Mero, conseiller d'élevage chez BCL Ouest, l'a remarqué : « Chaque mois, lorsque je passe sur l'élevage, les documents sont prêts. Un temps est calé pour me recevoir. Elle a préparé ses questions. Plus qu'une exploitante, c'est une manager. »

A l'étroit dans l'ancienne stabulation, les éleveurs démarrent la construction d'un nouveau bâtiment de 113 places de logettes et d'une salle de traite 2 x 20 en projetant de produire 800 000 litres. Un projet à 550 000 € qui a été mûrement réfléchi en termes de temps de traite, conditions de travail. « Combien ça lui coûte ? Combien ça lui rapporte ? A chaque projet, elle se pose toujours ces questions, assure Vincent Rebeller, conseiller bancaire au Crédit agricole. Elle est arrivée du monde de l'entreprise avec une autre vision des choses. »

Et si c'était à refaire ? « Je ne reviendrai pas en arrière. Ma première expérience professionnelle a été très formatrice. Aujourd'hui, j'apprécie d'être mon propre patron et de profiter de ma famille. »

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