1. Les coulisses d'une prévision 1. Les coulisses d'une prévision
Les « gardiens du temps » du centre Météo-France de Bourges nous ont ouvert leur porte.
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LUNDI 30 MARS 5 H 45
Alain Lambert, l'un des quatre prévisionnistes de centre météorologique de Bourges, prend connaissance de la situation climatique de la nuit passée. Il s'aide de cartes et de tendances écrites par le service central national, basé à Toulouse, et ouvert 24 heures sur 24, comme les centres interrégionaux. Il vérifie que toutes les données des différents capteurs météo ont été transmises à la station d'acquisition automatique du centre de Bourges, et toutes les heures au centre de Toulouse.
Quatre paramètres essentiels qui caractérisent l'état de l'atmosphère sont suivis afin d'obtenir une photographie précise et globale de la situation climatique : la température, l'humidité relative, le vent et la pression. Alain Lambert relève également le pluviomètre manuel afin de vérifier l'absence de dérive du pluviomètre automatique.
Enfin, il appréhende la situation actuelle en consultant les données récentes des satellites, des capteurs mais aussi en regardant dehors s'il voit toujours le clocher de la cathédrale Saint-Etienne de Bourges. Il vérifiera dans tous les cas la transparence de l'air à l'aide du capteur automatique de visibilité automatique, qui met en évidence un éventuel brouillard.
6 H 30
C'est l'heure de la téléconférence avec ses collègues prévisionnistes régionaux d'Ile-de-France et du Centre. Ils échangent sur la situation climatique de la nuit, celle en cours et celle à venir.
7 H 00-7 H 30
Avant 7 h 30, le premier bulletin météo de la journée à J et J + 1 du département du Cher (du Loiret en 2015 et de l'Indre en 2016) doit être disponible sur le site internet de Météo-France. Un bulletin audio sera enregistré automatiquement sur la ligne téléphonique du centre de Bourges. « Dans le cas d'une carte de vigilance orange ou rouge sur la région Centre, on contacte la préfecture, le conseil général (surtout l'hiver) et la direction départementale des territoires pour préciser la géographie, l'intensité et la chronologie du phénomène en question, prévient Philippe Boissel, chef du centre de Bourges. Notre première mission est d'assurer la sécurité des biens et des personnes et seule une expertise de terrain permet de cibler et de caractériser le phénomène sur une zone précise. »
12 H 30
Le deuxième bulletin de la journée est rédigé et transmis sur internet et sur l'enregistrement audio, après une étude approfondie des données relevées par les capteurs et satellites. La situation à J et J +1 est remise à jour et les prévisions se font sur une plus longue échéance, à J + 9. Les bulletins sont envoyés aux médias : presse quotidienne régionale, France 3 Centre... Des explications sont également données par téléphone.
17 H 30
Le troisième et dernier bulletin météo de la journée est rédigé et transmis. Entre-temps, les données sont archivées et serviront à mieux appréhender les conditions climatiques à venir.
L'activité pédagogique et éducative du centre de Bourges est importante pour les prévisionnistes, qui accueillent régulièrement élèves ou touristes.
ECHANGES DE DONNÉES AVEC 187 PAYS
Chaque prévisionniste assure une permanence de 12 heures d'affilée, de 5 h 45 à 17 h 45, 7 jours sur 7. Toutes les stations de Météo-France et du monde relèvent les mêmes paramètres de la même façon afin d'avoir un état précis et global de la situation climatique. Les données sont transmises chaque heure au centre de Toulouse. Mesurées et validées (rendues publiques sur la publithèque de Météo-France), elles sont échangées avec 187 autres pays dans le monde, sous l'égide de l'Organisation météorologique mondiale, une agence de l'Onu. D'où l'horloge dans la salle des prévisionnistes qui indique 14 h 32 alors qu'il est, à la montre, 16 h 32. « Tous les pays travaillent avec la même référence horaire afin de comparer les données, explique Alain Lambert. Nous utilisons donc le temps universel coordonné (UTC, pour Coordinated Universal Time) qui avance de deux heures par rapport à notre fuseau horaire. »
DES SATELLITES, DES CAPTEURS ET DES HOMMES
Plusieurs sources permettent de collecter les données (voir infographie). Les satellites « comblent le manque de données classiques sur des déserts météorologiques tels que les océans, la banquise, certaines zones d'Afrique... », précise Philippe Boissel. « Grâce aux images satellites, on cerne les couches nuageuses basses, moyennes ou hautes, et à l'aide des modèles numériques (programmes simulant l'évolution de l'atmosphère), nous prévoyons le temps à 9 jours », explique Alain Lambert. A partir de J + 4, l'indice de confiance varie de 1 à 5 mais on n'utilise le plus souvent que les indices de 2 à 4, qui s'avèrent les mieux adaptés pour traduire le niveau d'incertitude d'une prévision à longue échéance. »
Les données collectées à la surface de la terre (20 % des données totales) sont réalisées par des capteurs automatiques. Il existe aussi des observateurs volontaires. Dans le Cher, quarante d'entre eux, agriculteurs pour la plupart, rapportent mensuellement au centre de Bourges les précipitations quotidiennes. Dix-sept fournissent également les températures minimales et maximales de chaque jour. « Ces informations alimentent notre base de données qui datent de 1913 à Bourges », relève Philippe Boissel.
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