1. Donner aux élèves le goût de l'engage 1. Donner aux élèves le goût de l'engagement
Cours pratiques, coopération internationale, projets collectifs : l'enseignement agricole cherche à rendre les jeunes acteurs de leur formation.
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C'est dans les gènes du monde agricole : la bonne marche du secteur repose sur la capacité de ses acteurs à se mobiliser pour les élections professionnelles, l'animation des syndicats, des coopératives, des groupes de développement... Les nouvelles générations doivent s'y préparer. « Les professionnels attendent des jeunes autonomes, qui n'ont pas subi leur scolarité mais qui en sont devenus acteurs, relève Cédric Puisais, conseiller principal d'éducation (CPE) au lycée de Tours-Fondettes, en Indre-et-Loire. C'est le coeur de nos formations professionnalisantes. »
INTERDISCIPLINARITÉ
Comment l'enseignement agricole parvient-il à rendre ses jeunes « acteurs de leur formation » ? D'abord « par une approche pluridisciplinaire des sujets », explique Véronique Tête, responsable communication au Cneap (enseignement privé). « Si les élèves partent observer des grenouilles pour leur leçon de SVT (sciences de la vie et de la Terre, NDLR), ils pourront exploiter le sujet : écrire un rapport avec leur professeur de français, étudier l'évolution du milieu naturel en cours de géographie ou encore calculer les probabilités de disparition d'espèces en mathématique, illustre-t-elle. Cela les aide à prendre du recul, à s'impliquer davantage. »
Le goût de l'engagement passe aussi par la coopération internationale, l'un des piliers de l'enseignement agricole. « Quelle que soit sa classe, l'élève peut participer à des missions avec d'autres pays », souligne Véronique Tête. A Madagascar, par exemple, le Cneap a soutenu la création de cinq lycées professionnels, avec lesquels les équipes pédagogiques et les élèves entretiennent des relations privilégiées. Une manière d'ajouter une dimension citoyenne à l'engagement professionnel.
CINQUANTE ANS DE « SOCIOCULTUREL »
Les lycées agricoles apparaissent comme de véritables pépinières de talents, révélés grâce à des matières que l'on ne retrouve nulle part ailleurs. Ainsi, l'enseignement socioculturel (ESC), qui fête en 2015 ses 50 ans d'existence dans les programmes. « Son objectif est d'offrir une ouverture sur le monde, de provoquer des débats et de favoriser le dynamisme des élèves, explique Aude Canale, professeur d'ESC au lycée de la Bretonnière, en Seine-et-Marne. C'est en quelque sorte le poil à gratter de l'enseignement, car on apporte une liberté dans les cours en abordant des questions sur l'alimentation, l'écologie, l'identité culturelle... » Les élèves y trouvent une aide à la mise en oeuvre de leurs projets de classe (projet d'utilité sociale en Bepa, projet initiative et communication en BTSA).
C'est dans ce cadre, par exemple, que quatre lycéennes de La Motte-Servolex, en Savoie, ont organisé une journée d'animation auprès d'enfants en difficulté comportementale (lire l'encadré ci-dessous). D'autres ont imaginé un « rallye agri-culturel » dans le Tarn (lycée de Touscayrats), une collecte de vêtements pour les nécessiteux (lycée du Morvan, Nièvre), une campagne de promotion de l'agriculture bretonne (lycée Pommerit, Côtes-d'Armor), etc. Autant d'expériences illustrant l'implication des élèves dans leur territoire.
LEVER LES CRAINTES
En marge des cours, la vie scolaire offre aussi un sacré terrain d'entraînement aux élèves : certains sont délégués de classe ou d'établissement (lire page 44), d'autres préfèrent s'engager dans l'associatif, pour faire vivre le foyer du lycée, organiser des soirées, des activités sportives... « C'est une nécessité dans nos établissements qui comptent de nombreux internes », note Cédric Puisais.
Au travers de ces initiatives, les élèves apprennent à gérer leur temps. Ce qui n'est pas simple sur les bancs de l'école l'est encore moins aux rênes d'une exploitation... Le MRJC (Mouvement rural de jeunesse chrétienne) intervient dans les lycées avec un jeu de société, « Les Argonautes », permettant d'analyser l'impact économique et social d'un engagement extérieur, qu'il soit dans un syndicat, à la mairie ou pour l'accueil à la ferme. « On ne cherche pas à donner de recettes toutes faites mais à susciter une réflexion sur les projets de vie, explique Simon Besnard, président du mouvement. C'est l'occasion de rappeler qu'il existe des aides : services de remplacement, Cuma... » De quoi lever les craintes et inciter nos futurs agriculteurs à se lancer !
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