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2. Les brebis « nettoient » les prairies 2. Les brebis « nettoient » les prairies des voisins pendant l'hiver

Les brebis à l'entretien valorisent l'herbe non exploitée par les bovins.

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Autour du lycée agricole de Charolles (Saône-et-Loire), les prairies étaient peu exploitées pendant l'hiver. Seuls les 72 ha de l'établissement étaient valorisés par les brebis. Depuis trois ans, les 700 brebis du troupeau ont à leur disposition une cinquantaine d'hectares supplémentaires : ceux de Vincent Touillon, à la tête de 70 vaches charolaises à Changy, la commune voisine. « Cela correspond à la moitié de la surface que j'exploite, indique-t-il. Ce sont les parcelles les moins portantes. Mes vaches abîmeraient ces surfaces pendant l'hiver, alors que les brebis les entretiennent. »

Les brebis broutent le couvert végétal qui ne serait jamais valorisé. « Ces feuilles vertes en hiver jaunissent dès l'arrivée du printemps, ajoute Jean-Baptiste Gougeon, responsable de la ferme du lycée agricole. Si elles ne sont pas consommées lors de la mauvaise saison, elles ne le seront jamais. A l'arrivée des beaux jours, elles peuvent être un frein au redémarrage rapide de la végétation. »

ACCORD TACITE

Pour Vincent Touillon, les ovins ont trois fonctions : elles nettoient, hersent et aplanissent le terrain. « Si elles ne pâturaient pas ces parcelles, je devrais passer la herse au printemps, signale-t-il. Cela représenterait des frais supplémentaires. En outre, la fenêtre météo pour intervenir est souvent très étroite. » A peine une semaine entre un ressuyage suffisant et le redémarrage de la végétation.

Les deux chefs d'exploitation sont ravis de l'accord tacite qu'ils ont mis en place. Le lycée ne paie pas de fermage mais se débrouille pour poser les clôtures et acheminer les animaux. « Lors de ma déclaration Pac, j'indique les numéros des parcelles sur lesquelles les brebis sont susceptibles de se trouver si l'administration décide d'un contrôle. »

La ressource fourragère sur les parcelles n'est pas fixe d'une année sur l'autre. « Il faut savoir être opportuniste, souligne Jean-Baptiste. Nous évaluons, début janvier, le potentiel du couvert pour savoir combien d'animaux pourront être nourris jusqu'au 15 mars. » Les surfaces sont découpées pour avancer en fil avant fil arrière. « Nous les équipons de clôtures mobiles en début de semaine, ajoute-t-il. Nous les changeons le vendredi. » L'avantage du pâturage hivernal est qu'il ne nécessite pas d'approvisionnement en eau.

CENT TÊTES SUPPLÉMENTAIRES

« Ce partenariat nous permet de nourrir une partie de nos brebis pendant deux mois et demi. Nous ne pouvons loger que 300 brebis sur les 700 que compte l'exploitation. Celles qui ont les plus faibles besoins, d'entretien ou début de gestation, jusqu'au quatrième mois sont choisies pour valoriser ces surfaces. « Ces nouvelles ressources nous ont permis d'augmenter notre effectif d'une centaine de têtes », se réjouit Jean-Baptiste Gougeon.

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