Conserver un rythme de croisière et des Conserver un rythme de croisière et des cases toujours pleines

Toutes les dix semaines, Pascal Loos, sa femme Corinne et son fils Victorien mettent en place un nouveau lot de 55 veaux montbéliards qu'ils engraissent pendant 17 mois. « Peu importe la période à laquelle ils seront vendus, explique Pascal. L'essentiel, c'est d'avoir un roulement dans les bâtiments et que les cases soient toujours pleines. L'atelier, situé à Ebersheim, dans le Bas-Rhin, compte 395 places. Quand nous achetons un veau, nous ne nous posons pas la question de savoir quelle sera sa valeur à la sortie de l'engraissement. »

Ce ne sont pas les prix qui orientent les décisions de l'EARL Loos mais la régularité du travail. « Nos objectifs sont de conserver un rythme de croisière, de réduire les coûts de production, de gérer les performances techniques et de réduire la mortalité, énumère Victorien. Nous avons plus à y gagner qu'en spéculant sur un hypothétique marché à 18 mois. D'autant plus qu'en montbéliards, la demande est très variable. »

DÉLÉGUER À LA COOPÉRATIVE

Résignés face à un marché qu'ils jugent trop volatil, Pascal, Corinne et Victorien axent leurs efforts sur le produit brut : 2,20 € par jour et par animal. « Nous faisons tourner l'atelier comme celui des céréales, reprend Pascal. Un céréalier qui n'est pas sous contrat ne se pose pas la question de savoir à combien s'élèvera le blé l'été prochain, ni s'il a raison de le semer. Il veille à produire les meilleures céréales à moindre coût. »

Les mises en place des veaux et la commercialisation des jeunes bovins sont gérées par la coopérative Copvial. Cette dernière abat plus de 10 000 jeunes bovins élevés en Alsace.

Les animaux sont majoritairement destinés aux rayons des GMS de la région. La coopérative compte huit engraisseurs qui, comme l'EARL Loos, achètent leurs animaux à 14 jours. « Pour les livraisons, les éleveurs s'organisent entre eux, explique Théo Kieffer, technicien chez Copvial. Chacun s'attribue une semaine. Le planning est calé un an à l'avance et, sauf incident, est renouvelé d'une année sur l'autre. » Parfois, les sorties se télescopent. L'organisation nécessite de jongler avec les durées d'engraissement des voisins. « Les mises en place et les sorties ne correspondent pas forcément d'un élevage à l'autre, poursuit-il. Certains vendent les animaux à 17 mois, à 420 kg de carcasse en moyenne, comme l'EARL Loos, mais d'autres engraissent plus longtemps. Par anticipation, selon les performances des lots et la demande des marchés, nous y arrivons. »

Chez Copvial, il n'existe aucun contrat de prix. « Cela nous aiderait à y voir plus clair mais les distributeurs ne sont pas prêts, estime Pascal. Le système serait difficile à mettre en place car il faudrait l'appliquer à la totalité des adhérents, sans quoi les discussions n'en finiraient pas. »

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