Une chasse d'eau pour curer Une chasse d'eau pour curer
L'hydrocurage utilise la force de l'eau pour nettoyer les aires d'exercice. L'eau est recyclée et le fumier stocké en tas.
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Plus besoin de démarrer quotidiennement un tracteur pour racler la stabulation : une simple vanne à ouvrir et 16 m3 d'eau évacuent le fumier de l'aire d'exercice en dehors du bâtiment, tel une grosse chasse d'eau. Ce système équipe la stabulation libre en logettes sur paille des 100 montbéliardes du Gaec Compagnon.
Installé à Pannessières, dans le Jura, le Gaec compte trois associés et un salarié. Ils exploitent une surface totale de 260 ha, avec un quota laitier de 650 000 l, un troupeau allaitant de quarante mères limousines et l'engraissement des mâles. En quelques minutes, les deux aires d'exercice des 100 laitières sont raclées et nettoyées. Même le fumier coincé entre les rainures est évacué. La seule tâche de Jean- Claude Compagnon est l'ouverture manuelle d'une vanne quart de tour pour libérer l'eau contenue dans une réserve cylindrique en plastique. L'eau est canalisée dans les aires de raclage de 3,5 m de large sur une pente de 2 %. Elle forme une vague et le front pousse le fumier.
Pour Jean-Claude, cette technique est simple, rapide et très efficace. Il s'est équipé de l'hydrocurage en 2010, lors de l'installation de son fils et de sa femme. La reprise de quotas a nécessité de doubler la longueur de la stabulation. Le raclage au tracteur n'était plus envisageable sur deux aires de 70 m de long. Cela demande du temps, plusieurs manoeuvres et il faut conserver un vieux tracteur uniquement pour cette tâche. Pour des raisons logistiques, les agriculteurs souhaitaient conserver le système fumier. L'investissement dans l'hydrocurage a couté 20 000 euros : une cuve de 18 m3, des fosses en béton, un bassin de rétention et une pompe hâcheuse. Aucune modification n'a été apportée à la stabulation.
SÉPARATION GRAVITAIRE
En hiver, les portes du bâtiment ne sont plus ouvertes pour racler, comme c'était le cas auparavant, et la chaleur est conservée. Une fois l'eau lâchée en amont de l'aire de raclage, le mélange fumier-eau passe sous les portes. Il traverse une aire bétonnée et arrive dans une fosse inclinée dite « bateau » de 450 m2 bordée de murs de 1,5 m de haut.
Dans la fosse bateau débute la séparation gravitaire solide-liquide. D'une densité plus faible que l'eau, le fumier flotte tandis que l'eau se concentre au fond de la fosse. Lorsque le niveau atteint une hauteur convenable, Jean-Claude ouvre une vanne et l'eau mélangée de particules et résidus de fumier (purin) s'écoule dans un bassin tampon de sédimentation (BTS) de 250 m3 et 3 m de profondeur. Une fois la fosse bateau purgée, le fumier est déplacé à l'aide d'un chargeur télescopique dans la fumière, située juste à côté. La fréquence de vidange est de trois semaines en hiver.
L'eau « nettoyée » se déverse ensuite par gravité dans la fosse de stockage de 1 500 m3. Celle-ci sert de réserve pour alimenter la cuve chasse d'eau installée à l'autre bout du bâtiment d'élevage. Dès que la réserve est vide, une pompe située dans la fosse la remplit automatiquement. Afin d'éviter les colmatages dans le tuyau, la pompe est dotée de couteaux. L'inclinaison du tuyau évite qu'il ne gèle en hiver. Pour conserver une bonne force de poussée, la totalité de la réserve est vidée. Chaque lâcher est utilisé pour une seule aire de raclage. Il faut une demi-heure pour que la pompe remplisse la réserve. L'eau lâchée dans la seconde aire est canalisée par un conduit de grand diamètre.
L'été, chaque aire d'exercice est nettoyée une fois par jour, contre deux fois en hiver. Dans ce dernier cas, il faut 64 m3 d'eau par jour pour racler la stabulation. L'action est réalisée lorsque les vaches sont dans l'aire d'attente de la salle de traite ou bloquées aux cornadis. Une fois la vague passée, les vaches marchent sur des aires d'exercice propres et adhérentes.
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