Le Geda brûle les planches Le Geda brûle les planches
Ils sont éleveurs, membres d'un Geda et comédiens. Christophe Gerbaud est l'un d'entre eux. Leur théâtre, né dans leurs fermes, attire de nombreux spectateurs.
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Pour animer l'AG de 1998, nous voulions quelque chose d'innovant », se souvient Christophe Gerbaud, éleveur et membre du Geda (groupe de développement agricole) La Châtaigneraie, en Vendée. « Et pourquoi pas du théâtre », lance un agriculteur par ailleurs comédien amateur. Un autre agriculteur connaît Jean-Claude Lumet, auteur de pièces de théâtre. Ce dernier va écouter les éleveurs et, porté par l'inspiration, proposer quantité de saynètes jouant le contraste entre le monde agricole des années cinquante et celui des années quatre-vingt-dix. Les sujets portent sur la fièvre aphteuse, les agences matrimoniales et les attentes de leurs clients, les sorties d'écoles... Le Geda imaginait une intervention d'une vingtaine de minute. Ce sera un spectacle d'une heure trente. « Nous attendions une centaine de spectateurs, souligne Christophe Gerbaud. Sans publicité, ils sont venus à six cents. Les applaudissements ont duré ! Nous étions sur une autre planète. »
« PAR-DESSUS LA HAIE »
Les éleveurs comédiens, sollicités de réunions syndicales en rencontres agricoles, créent une troupe, « La Gourouaïe ». « Au cours des trois années suivantes, nous avons donné une trentaine de représentations. » Même au Québec, où les 35 personnes de la troupe se sont rendues, en 1999, pour rencontrer d'autres éleveurs comédiens amateurs. Portés par cet élan, le Geda décide de communiquer sur le travail des fermes. Ainsi naît « Par-dessus la haie », un spectacle joué l'été dans une exploitation adhérente, après un dîner champêtre. « Nous y associons le patrimoine local. »
LA FIANCÉE UKRAINIENNE
Pour renouveler le répertoire, Michel Turpault, éleveur, s'est mis à l'écriture. Ainsi sont nées les courtes pièces « Réunion à 8 heures, on s'ra pas long » ou « Mariage à la francorusse ». Dans cette pièce, Christophe Gerbaud plante un agriculteur pris entre sa mère et la fiancée ukrainienne recrutée sur internet. L'aventure se poursuit, toujours gratuitement, avec seulement un défraiement en cas de long déplacement. Les bénéfices, quand il y en a, vont au Geda. « L'argent aurait pourri le système, proteste Christophe Gerbaud. Nous faisons ça pour le plaisir. »
Le spectacle joué cet été dans une ferme du Geda s'appelle « De la terre à l'assiette ». Epaulé par les JA, il est l'occasion d'un marché de produits fermiers et de la finale du concours de labours. Deux JA ont adhéré au Geda. « Cela permet un renouvellement. C'est très important », se réjouit Christophe Gerbaud.
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