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Cinq salariés ont pris en main un naissage associatif de 1 000 truies, sous la responsabilité de l'un d'entre eux.
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« Pendant dix-huit mois, j'ai arrêté tout élevage sur ma propre exploitation. J'ai participé aux travaux dans la maternité collective avec mes collègues et les salariés. Je n'avais jamais travaillé en équipe ni employé quelqu'un », explique Hervé Le Sergent. Il fait partie de ces cinq éleveurs du Morbihan et d'Ille-et-Vilaine qui ont décidé, en septembre 2010, de reprendre la maternité collective de Kerdroguen à Colpo (Morbihan). Hervé raconte : « L'éleveur qui nous cédait ses bâtiments avait préparé le dossier administratif. Avec l'appui du groupement de producteurs Aveltis, il avait prévu la transformation de son élevage en maternité collective de 1 000 truies. » Il faudra douze mois de travaux pour aménager les bâtiments de la SCEA de Kerdroguen.
DÉCRIRE LE POSTE AVEC PRÉCISION
Hervé poursuit : « A 48 ans, je me suis formé à l'informatique et aux relations humaines, entre associés mais aussi pour diriger du personnel. » Deux des associés déjà employeurs se chargent des recrutements : « Nous avons aujourd'hui cinq salariés : un responsable d'élevage, Pierre-Yves Nogues, deux responsables de maternité-gestantes, un responsable de la verraterie et un porcher. »
Pierre-Yves Nogues, 44 ans, a effectué une vingtaine d'années de salariat depuis son BTS. « Après deux stages de technicien, j'ai vite choisi la production. J'ai eu plusieurs employeurs, dont un pendant huit ans. Ça m'a permis d'accroître mon expérience et mes compétences. J'ai eu aussi deux projets d'installation qui n'ont pas abouti. Ici, en tant que responsable d'élevage, je n'ai pas de poste fixe. Je dois savoir tout faire, gérer, organiser. Si j'avais un poste fixe chronophage, j'aurais du mal à suivre ce qui se passe dans les autres secteurs de l'élevage. »
Il participe aux recrutements avec ses employeurs : « 90 % de l'emploi du temps est précisé sur la fiche de poste. Des règles de fonctionnement claires évitent les déceptions. Nous avons affiné l'organisation avec le temps. On a jumelé maternité et gestantes pour augmenter l'attractivité du poste. Le salarié qui a suivi les mises bas en maternité récupère ses heures supplémentaires en gestantes dès la semaine suivante. Nous avons aussi adapté le moment du sevrage afin de décaler les saillies pour éviter d'être bousculés le week-end. »
Les salariés sont de garde une semaine sur quatre, avec une supervision le samedi après-midi et le dimanche. Hervé Le Sergent approuve : « Nous tenons compte des remarques des salariés : nous avons investi dans un pistolet à injection intradermique pour éviter les maux de dos lors de la vaccination des porcelets. Nous avons installé le lavage haute pression « double poste » dans toutes les salles pour ne pas déplacer de pompes et diminuer le temps et la pénibilité de la tâche. Le travail reste physique mais il faut alléger ce qui peut l'être. »
Selon lui, les règles précises rassurent les salariés : « Notre système est valorisant mais aussi exigeant. » L'éleveur tient à la grande propreté des lieux, tout comme Pierre-Yves Nogues exige le rangement du matériel. « Tout cela évite des tensions et des déplacements inutiles. Dans chaque bâtiment, nous disposons du matériel adéquat pour les interventions qui y sont pratiquées. » Les salariés chevronnés peuvent aussi contrôler la distribution de la « soupe » sur un ordinateur depuis chez eux. « En cas de pépin, nous assistons à distance celui qui est de service dans l'élevage, poursuit Pierre-Yves Nogues. Une bonne ambiance, c'est se dire bonjour la matin, ne pas parler seulement de travail à la pause, écouter l'autre, se faire confiance, ne pas tout remettre en cause même si on n'aurait pas fait pareil. »
APPRÉCIER LE TRAVAIL D'ÉQUIPE
« Lors de la formation que j'ai suivie à la chambre d'agriculture, on nous a expliqué l'importance de la poignée de main du matin, le respect d'un temps d'échanges sur l'élevage, reprend Hervé Le Sergent. Chaque mois, nous avons une réunion entre associés sur l'élevage. Il y a plusieurs intervenants extérieurs (groupement, coopérative, conseillers, fournisseurs). Selon les thèmes, le responsable d'élevage et les autres salariés s'associent à la réunion, qui ne connaît pas de temps mort. Tout comme nous les encourageons à suivre des journées techniques. Un salarié formé est plus à l'aise dans les tâches. L'entreprise en bénéficie. »
Quant à la rémunération, elle reste pour tous les salariés la première condition à l'embauche. « Une ambiance saine, des conditions de travail idéales et un salaire correct facilitent les recrutements. Tout se sait. Nous avons instauré une prime trimestrielle liée aux résulats techniques, souligne l'éleveur. « Ici, il y a nécessité d'aimer le travail en équipe pour s'intégrer. Lors de l'entretien, le postulant visite l'élevage, rencontre les autres salariés. Nous avons une hiérarchie mais un salarié qui le souhaite peut progresser. Quand nous recrutons, il n'y a pas de critères d'âge ou de diplôme. Nous venons d'embaucher un ancien agriculteur de 52 ans. »
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