Utiliser plusieurs indicateurs pour pilo Utiliser plusieurs indicateurs pour piloter l'azote sur blé dur
En ajustant les apports d'azote à la parcelle, Franck Rivet optimise le rendement et le taux de protéines.
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« Depuis trois ans, je fais analyser les reliquats d'azote pour chaque précédent. J'utilise ensuite la méthode du carré, les comptages et le N-Tester pour ajuster les apports à la parcelle. J'optimise ainsi mes résultats. En 2013, j'ai obtenu un rendement moyen de 80 q/ha avec 13,5 à 15 % de protéines », relève Franck Rivet, céréalier à Bollène, dans le Vaucluse.
Sur 110 ha, il cultive 55 ha de blé dur en assolement avec des cultures de blé tendre, colza, tournesol, maïs semence, pomme de terre et carotte. En décembre 2013, après un automne chaud favorable à la minéralisation de la matière organique, il restait 65 u/ha d'azote dans les blés durs implantés derrière colza, 35 u/ha derrière blé dur et 120 u/ha derrière pomme de terre.
A partir de ces chiffres, Jérôme Fabre, le technicien de la coopérative, a calculé les apports à prévoir en fonction du rendement visé, de 50 à 75 q/ha suivant les parcelles. « Au début de 2014, j'ai apporté 30 u/ha sur les blés de blé, et j'ai fait l'impasse pour les autres précédents », précise Franck. Afin de positionner le deuxième apport, il s'est appuyé sur la méthode du carré mise au point par Arvalis. Sur une surface de 9 m², il apporte à l'avance une petite dose d'azote. Puis il observe l'évolution de la végétation.
« Quand elle commence à jaunir très légèrement dans la parcelle par rapport au carré, c'est qu'il n'y a plus d'azote disponible. » Le 20 février, il a ainsi apporté 60 à 75 u/ha dans la plupart des parcelles. « Après pomme de terre, j'ai encore fait l'impasse, car il n'y avait pas de décrochage avec le carré. C'est important d'éviter aussi l'excès d'azote, qui favorise la verse et la fusariose du plateau », note Franck.
Qualité maintenue
Le troisième apport, de 50 à 75 u/ha, a été positionné en fonction de la météo. « Les parcelles n'avaient pas encore décroché par rapport au carré. Mais au début d'avril, il y a souvent une période sèche. Pour ne pas prendre de risques, j'ai anticipé l'apport au 21 mars et profité des pluies annoncées ».
Pour caler le quatrième apport, Jérôme va faire des mesures en avril avec le N-Tester. « Le résultat obtenu m'indiquera si la végétation a suffisamment d'azote en réserve. Je ferai aussi des comptages d'épis pour évaluer le potentiel à venir et ajuster le dernier apport », explique le technicien.
L'an dernier, il a conseillé à Franck de le gonfler. « Dans les petites terres où je fais habituellement 50 q/ha, j'ai ajouté 40 u/ha car le potentiel était bien meilleur, et je suis arrivé à 70 q/ha ! », relève l'agriculteur. Dans la quasi-totalité des parcelles, il a obtenu plus de 13,5 % de protéines. ce qui lui a permis de toucher une prime qualité de 4 à 8 €/q suivant le taux.
Variétés : des besoins en azote variables
Le blé dur nécessite 3,5 u/ha d'azote pour produire un quintal. Mais pour certaines variétés comme Tablur, Sculptur ou Babylone, à la fois très productives et très sensibles au mitadinage, il vaut mieux compter 3,8 u/ha pour assurer un taux de protéines correct et éviter d'avoir des réfactions.
Témoignage : JÉRÔME FABRE, animateur technique de la coopérative Terroirs du Sud
« Des comptages pour évaluer le potentiel »
« La difficulté pour bien ajuster le dernier apport est d'arriver à évaluer le potentiel deux mois avant la récolte. En 2013, il y a eu des pluies fréquentes au printemps, ce qui est rare dans le Sud-Est. Sur trente parcelles au stade gonflement, j'ai réalisé des comptages à la mi-avril en disséquant les pieds.
Par rapport à 2012, il y avait davantage d'épis en formation, et ceux-ci contenaient deux à trois futurs épillets de plus. Le potentiel s'annonçait bien meilleur. La météo jusqu'à la récolte reste difficile à prévoir. Mais il fallait rajouter de l'azote à ce moment-là pour que les blés durs puissent l'absorber, le stocker et avoir de quoi exprimer leur potentiel en fin de cycle. J'ai diffusé ces informations aux adhérents. Ceux qui ont été réactifs ont amélioré leur rendement de 10 à 15 %. »
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