De nombreuses perspectives d'application De nombreuses perspectives d'applications
L'apparition du drone en agriculture est récente et le marché encore juvénile. Cependant, des cas concrets d'utilisations pointent déjà le bout de leur nez.
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Depuis plus d'un an, les articles de presse ne cessent de dépeindre les drones comme une technologie de pointe, aux applications nombreuses pour l'agriculture de précision. Le champ des possibles semble en effet très large, et la capacité à inventer sera sans nul doute le garant de son succès. Malgré le caractère juvénile de ce marché, de nombreuses sociétés évoquent de multiples débouchés. Voici un tour d'horizon des cas concrets d'application et les perspectives les plus pertinentes, utilisables à court terme par les agriculteurs.
LUTTE CONTRE LES RAVAGEURS
Les insectes foreurs induisent des pertes de rendements considérables sur les cultures de maïs. Pour lutter contre l'un de ses bioagresseurs qu'est la pyrale, une solution consiste à appliquer des trichogrammes, insectes parasites. Pour le moment, ils sont déposés manuellement dans les parcelles, sous forme de capsules. Cela induit une certaine pénibilité au travail et un temps important, de l'ordre de 15 minutes à l'hectare. Afin de se soustraire à ces contraintes, Fenaco et ses partenaires ont développé un drone pour épandre les capsules. Un multicoptère autonome, volant à 10 m au-dessus de la culture, traite un hectare en 4 minutes. « Nous avions organisé une journée de démonstration en 2013. Cette technique s'avère efficace et de nombreux agriculteurs se sont montrés intéressés, a déclaré Alfred Klinghammer, de la chambre d'agriculture d'Alsace. En Suisse, ce système est déjà utilisé par les agriculteurs. En France, il faudra encore attendre en raison de la réglementation en vigueur. »
PILOTAGE DE L'IRRIGATION
« Afin de gérer la ressource en eau, nous utilisons des caméras thermiques sur des drones multirotors et réalisons des cartes de stress hydrique, déclare Sylvain Labé, ingénieur en chef à l'Irstea (1). On effectuera un, voire deux passages pour effectuer ce diagnostic sur des parcelles de production agricole. Dans le cadre de la sélection, on pourra réaliser de multiples passages pour intégrer l'aspect physiologique de la plante. » La carte en figure 3 illustre les résultats obtenus lors d'un essai chez un agriculteur de l'Hérault. Elle permet de discriminer différentes zones sur la parcelle, ce qui sera un atout pour le pilotage de l'irrigation par l'agriculteur. « Ce service de calcul de stress hydrique devrait être disponible pour les particuliers dans les années à venir. A terme, cela permettra d'irriguer avec précision, avec des enrouleurs programmés ou la mise en place de goutte-à-goutte enterré. »
PROTECTION DES CULTURES
Combiner drones et robots. Désherber au bon endroit, au bon moment et surtout sans envoyer d'humain dans la parcelle, voilà la promesse du projet Rhea subventionné par l'Union européenne. Des chercheurs de l'Institut polytechnique de Madrid ont piloté les travaux, qui s'achèveront en mai par une démonstration en conditions réelles en Espagne. L'objectif est double : préserver la santé de l'agriculteur en le tenant éloigné de la parcelle lors du traitement et optimiser les apports de phytos grâce à une application localisée. Depuis son bureau, l'agriculteur pilote son drone, un engin à pales AirRobot AR 100X6 capable de réaliser un vol stationnaire. Le drone embarque plusieurs caméras qui acquièrent les images. Le positionnement par GPS offre une précision de 25 cm à 1 mètre. A partir de l'analyse des images, l'agriculteur détermine l'action à mener, que ce soit un traitement chimique ou un désherbage mécanique. Entrent alors en scène les robots terrestres, qui se chargent de l'opération. Ce sont des tracteurs New Holland Boomer sur lesquels la cabine à été remplacée par des capteurs et un dispositif d'autoguidage. Le chauffeur programme la feuille de route du robot et peut reprendre la main à distance à tout moment. Le pulvérisateur et la bineuse montés à l'arrière traitent les mauvaises herbes. Des travaux sont menés sur les adventices dans le blé. Pour le maïs, les chercheurs s'orientent vers une détection par robot terrestre.
INFRASTRUCTURES
Contrôle des installations. Les commandes de survol par des drones équipés de caméra existent déjà pour surveiller les points les plus difficiles d'accès : barrages, viaducs, etc. Les applications pour le contrôle de structures fragiles ou d'accès difficile dans le secteur des énergies renouvelables démarrent également. Des entreprises proposent, par exemple, de scruter les défauts électriques sur les panneaux photovoltaïques. Il s'agit de mesurer la température et de détecter les points chauds par thermographie. L'analyse des images est alors exploitée pour déclencher des opérations de maintenance ciblées. Selon EDF ENR qui propose ce service, « cela doit permettre un meilleur entretien et une optimisation des performances, ainsi qu'une diminution du risque de sinistre et le maintien du bénéfice des garanties de matériel ».
Fuites de chaleur. Toujours à l'aide de thermographie et de d'aéronefs multirotors, d'autres proposent une surveillance de l'isolation des bâtiments par la détection de fuites de chaleur. Ce travail est surtout effectué pour les logements collectifs. Dans la perspective d'améliorer les économies d'énergies et de diminuer les dépenses liées au chauffage, l'inspection de bâtiments agricoles pourrait être une prochaine étape.
(1) Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture.
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