Réduire le travail d'astreinte dans la b Réduire le travail d'astreinte dans la bergerie
Daniel et Eric Dellenbach automatisent l'alimentation et la pesée des agneaux.
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« Je veux être maître de mon temps », déclare Daniel Dellenbach, à la tête, avec son frère Eric, de 300 brebis et 300 ha de cultures à Longeville-en-Barrois, dans la Meuse. Depuis 2007, les associés n'ont eu de cesse de diminuer l'astreinte autour du troupeau ovin.
Petit à petit, ils sont parvenus à mécaniser la distribution de l'alimentation et ils viennent de mettre au point le tri automatique des agneaux. Ainsi, lorsque les brebis sont à l'entretien dans la bergerie, l'astreinte se limite à un quart d'heure à peine. Elle consiste à surveiller que tous les animaux aillent bien.
Le défi n'était pas simple à relever, car le bâtiment date de 1880. L'espace à l'intérieur est compté et les conditions de ventilation ne sont pas idéales. « Nous n'avions pas la place pour installer un couloir d'alimentation, indique Daniel. C'est pourquoi nous avons conçu un nourrisseur de forme octogonale. Dix-sept brebis peuvent manger ensembles. »
Ces nourrisseurs sont équipés d'une réserve, dont la capacité est d'au moins une semaine pour chacun. La libération de l'aliment, aussi bien pour les agneaux que pour les brebis, est centralisée et géré par un boîtier. « Les commandes sont différenciées pour chaque nourrisseur », précise Daniel.
Les brebis à l'entretien reçoivent 300 g en une fois. Celles qui allaitent deux agneaux disposent de 1.400 g en deux fois : à 8h00 et à 19h00. Celles qui n'en allaitent qu'un reçoivent deux fois 400 g.
L'approvisionnement des nourrisseurs s'effectue grâce à une grue suspendue sur des rails. La trémie est attelée à cette grue, qui circule au-dessus de l'aire paillée. Les brebis et les agneaux reçoivent le même concentré fermier. Il comprend 70 % d'orge produit sur l'exploitation et 30 % d'un complémentaire azoté acheté dans le commerce. La fabrication du mélange, à partir des silos de stockage, est mécanisée.
Le concentré constitue la ration principale de l'ensemble du troupeau. Les animaux reçoivent aussi de la paille d'orge de printemps à volonté. La distribution est également mécanisée, grâce à la grue sur laquelle est attelée une pailleuse. L'approvisionnement des râteliers et des nourrisseurs nécessite une matinée de travail par semaine. Peu importe laquelle, d'ailleurs, ce qui offre de la souplesse.
« L'exploitation des données de la pesée automatique va nous aider à affiner la sélection des agnelles », indiquent Daniel et Eric Dellenbach. (photo de gauche)
Suspendue à des rails, la grue permet l'approvisionnement des râteliers et des nourrisseurs, ainsi que le curage des aires paillées. (photo de droite)
Réduire le temps improductif
Le point faible de l'installation, c'est le curage. « Je dispose d'une griffe adaptable sur la grue, mais il faut compter au moins deux jours pour un curage. J'en réalise deux par an », indique Daniel. La grue et ses équipements, pailleuse, trémie pour le concentré, et griffe pour le curage ont coûté 80.000 €.
Pour l'instant, la période la plus gourmande en temps est celle de l'agnelage. « Je passe 6 heures dans la bergerie lorsque le nombre naissance atteint le pic, indique Daniel. L'agnelage dure un mois. Je m'arrange pour qu'il se déroule en dehors des moissons. Ce n'est pas un problème, car les brebis île-de-france se désaisonnent bien. Cela constitue aussi une souplesse pour l'organisation. »
Daniel envisage même de profiter davantage de cet atout, puisqu'il prévoit de mettre en lutte ses brebis tous les dix mois, pour réduire le temps improductif. « Il faudra toutefois rester attentif à la fertilité des brebis », précise-t-il.
Les agneaux se trient seuls
Du côté des agneaux, l'engraissement est l'une des phases qui nécessite le moins de main-d'oeuvre. La descente de l'aliment dans l'auge est programmée quatre fois par jour. Un coup d'oeil tous les jours suffit à vérifier qu'il n'y a pas de problème, car les agneaux se trient tout seuls. Une bascule est placée à l'intersection de deux cases. Une pierre de sel disposée à l'intérieur attire les animaux.
Dès que l'un d'entre eux franchit le seuil, la porte se referme derrière lui. Si le poids affiché est inférieur à 46 kg, l'agneau peut retourner d'où il vient. Sinon, l'autre porte s'ouvre et il intègre le lot des animaux prêts pour l'abattoir. Depuis peu, Eric et Daniel ont mis au point un système qui enregistre les poids.
« Une antenne installée sur la cage de pesée lit la boucle de chaque animal. Le poids de l'agneau est ainsi associé à chaque boucle, indique Eric. Ces données sont stockées sur une carte mémoire que nous récupérons pour analyser les données sur Excel. Cette carte nous permet aussi de programmer le tri. Quatre codes sont prévus. Un pour chaque porte de la cage de pesée. Pour l'instant, deux sont utilisés. L'un pour revenir dans la case en engraissement, et l'autre pour rejoindre le box des agneaux prêts pour l'abattoir.
Grâce à un compteur placé sur l'interrupteur électrique, Daniel a calculé qu' en 2013, il a passé dans sa bergerie 1,75 heure par brebis. Il reste à ajouter le temps consacré au troupeau au pâturage. Et c'est là où le bât blesse. Les parcelles sont parfois éloignées. Toutes ne sont pas clôturées.
« Je suis équipé d'un quad et d'un parc de contention maison pour gagner du temps, explique Daniel. Mais parfois, je passe presque 2 heures aller-retour, pour rendre visite aux bêtes. L'idéal serait de rapprocher les prairies de la bergerie, mais cela n'est pas simple ! »
Points forts | Points faibles |
• Souplesse dans l'organisation du travail.• Gain de temps.• Réduction de la pénibilité.• Données sur la croissance utilisables pour la sélection. |
• Ventilation un peu déficiente. • Curage fastidieux. • Parcelles de pâturage dispersées. |
Astuces pour les interventions autour de l'agnelage
Les parois des cases d'agnelage sont pliantes. Construites par les associés, elles sont légères et se posent en quelques secondes. L'enregistrement et le bouclage des agneaux sont très organisés. Les naissances sont notées immédiatement sur l'ordinateur. Le bouclage réglementaire est repoussé au cinquième jour, pour éviter les problèmes d'arthrite. Pendant ce temps, l'agneau est doté d'un collier avec un numéro correspondant à chaque boucle officielle. Celle-ci est accrochée sur un tableau situé au centre de la bergerie. Cinq jours plus tard, Daniel fixe la boucle. Pour cela, il pose l'agneau sur un support fabriqué maison. Celui-ci s'est inspiré des boîtes utilisées pour la contention des chevreaux. L'éleveur profite de ces interventions pour administrer un anticoccidien, désinfecter le cordon ombilical et poser un élastique à la queue.
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