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L'engraissement des laitiers débute dans L'engraissement des laitiers débute dans la nurserie

Nurserie, post-sevrage, engraissement sont les trois étapes de la conduite des jeunes bovins laitiers de Bertrand et Vincent Mathieu.

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Chez Bertrand et Vincent Mathieu, en Gaec à Aouze dans les Vosges, la conduite des taurillons laitiers est aussi compartimentée que dans un élevage de porcs. Jusqu'à leur départ à l'abattoir, les animaux transitent dans trois bâtiments. Ils passent quatre mois dans la nurserie, avant de rejoindre le post-sevrage pendant quatre mois, puis l'engraissement jusqu'à l'âge de dix-huit mois. Les deux frères engraissent chaque année près de 300 taurillons laitiers. Une cinquantaine provient de leurs 100 prim'holsteins. Le reste arrive à l'âge de 8 à 20 jours. « Le but est d'offrir aux animaux une ambiance qui correspond au mieux à leur besoin », indique François Schmitt de la coopérative EMC2-élevage.

60 €/TÊTE EN PLUS

« Pour la phase initiale, nous disposons de deux nurseries de 80 places, indique Bertrand. L'une, qui date de 2011, est destinée aux animaux nés sur l'exploitation. L'autre accueille ceux que nous achetons et a été construite en 2009. Ainsi, nos femelles ne côtoient pas les veaux achetés à l'extérieur car elles retournent dans la stabulation des vaches. » Avant 2009, les veaux de l'exploitation étaient démarrés dans un bâtiment à ventilation statique. « Les prix de vente de ces taurillons étaient inférieurs de 60 _/tête aux prix de vente de ceux que nous achetions à 8 jours, se souvient Bertrand. Comme l'amortissement de la nurserie nous revient à 40 _/tête, nous n'avons pas hésité à construire un bâtiment où l'atmosphère était totalement contrôlée. C'était aussi un moyen d'améliorer les performances de l'atelier lait, car le potentiel de la vache laitière se joue en partie dans les premiers mois de sa vie. »

Dans les nurseries, l'amplitude thermique entre le jour et la nuit est limitée grâce à l'isolation du toit et des murs et aux quatre extracteurs d'air. Ces derniers sont aussi réglés pour que l'hygrométrie ne dépasse pas 70 %.

« La taille des entrées d'air, 75 x 20 cm de hauteur, est prévue pour qu'il n'y ait aucun courant d'air au niveau des veaux logés 3,60 m plus loin. Ces volets sont plus ou moins ouverts en fonction de la météo.

« Je vérifie chaque jour la température de la litière, ajoute Bertrand. Je cure dès qu'elle dépasse 25 °C et au moins une fois par semaine, même si le seuil n'est pas atteint. Le veau élimine 7 à 8 l d'urine par jour. Il faut que la litière reste sèche et qu'il y ait le moins d'émanation d'ammoniac possible. » Une épaisse couche de paille est épandue deux fois par semaine. Cela demande moins d'une heure pour les 160 têtes.

« Je déroule une balle de paille de 320 kg sur chaque demi-longueur d'aire paillée, explique-t-il. Les veaux sont bloqués pendant ce temps dans l'autre partie de la case, en poussant simplement l'une des barrières. Même pendant la moisson, lorsque le temps presse, cette tâche n'est pas contraignante. »

CONTRÔLE DE LA BUVÉE

Pendant que Bertrand s'occupe du paillage, Vincent gère la buvée. Pas question pour les associés de recourir au distributeur automatique (Dal). Ils préfèrent maîtriser la consommation et la température au plus juste grâce à un « taxi à lait ». L'appareil coûte 4 000 € et les veaux ne risquent pas de se contaminer. Le porte-seaux à roulettes facilite le déplacement des seaux d'une case à des 160 veaux en 1h30. La répartition homogène des veaux sur l'aire paillée montre qu'ils se sentent bien dans l'espace. La mortalité est faible. Elle ne dépasse pas 5 % alors que la moyenne en veaux laitiers avoisine 15 %. Autre point fort, le vétérinaire n'entre jamais dans ces bâtiments.

« La conduite est basée sur les traitements préventifs », insiste François Schmitt. L'apport de vitamines, de minéraux et d'oligo-éléments est planifié tout comme la vaccination contre le virus syncythial et les maladies des muqueuses. Cela améliore la vitalité et la résistance des jeunes animaux. » Comme au Gaec Monty (pages 42-43), les veaux sont abreuvés avec de l'eau tiède (17 °C). Chaque case bénéficie de son propre réseau, ce qui permet de les traiter si besoin et surtout d'éviter de piquer, ce qui est toujours source de stress.

Dans la nurserie, les veaux acquièrent une immunité et les autres étapes (post-sevrage et l'engraissement) ne sont plus qu'une formalité. Les animaux y sont rarement malades. Les frais vétérinaires de l'atelier taurillons s'élèvent à 33 e/ taurillon entre 0 et 18 mois. Le coût de la nurserie est de 100 000 € pour 80 places. La part revenant au système d'abreuvement est de 8 000 €. « Pour coller encore plus aux besoins des animaux, il faudrait scinder la nurserie en deux salles, ajoute François Schmitt. Une pour la pouponnière de 0 à 1 mois, avant la nurserie. Puis une autre entre 1 et 2 mois, avec une alimentation essentiellement lactée. Et enfin un espace d'adaptation de l'âge de 2 mois jusqu'à 3 mois, qui consiste à habituer l'animal à consommer la ration d'engraissement. »

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