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Des volumes de lait à ajuster Des volumes de lait à ajuster

Selon leurs débouchés, les laiteries demanderont à leurs livreurs de freiner ou au contraire d'accroître leur production.

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« Après la fin des quotas, je ne crains pas une augmentation de 20 % des volumes globaux, bien qu'il soit difficile d'appréhender la réactivité des éleveurs, en cumul, souligne Laurent Develet, directeur achats alimentaires du groupe Bel. La difficulté sera surtout de gérer les déséquilibres entre les zones dynamiques et celles en déprise. Il nous faudra aussi trouver le juste équilibre entre les ajustements de volumes et de prix nécessaires pour passer un cap difficile, et ce qui est tenable pour les producteurs. »

SÉCURISER LES LIVRAISONS

Afin de maîtriser la hausse des livraisons, les industriels ont déjà mis en place des garde-fous, qui prendront la suite des quotas. Les coopératives, tenues à la règle d'apport total, utilisent des systèmes de double volume-double prix. « Nous souhaitons sécuriser le volume A de nos adhérents sur la durée. Les variations sur le marché mondial se répercuteront seulement sur le volume B, explique Jacques Ménétrier, directeur de production de Colarena (Eurial). Ce qui implique que les éleveurs soient beaucoup plus proches de leur entreprise, qu'ils s'informent sur les évolutions des marchés... » Avoir des éleveurs prêts à produire 15 % de plus une année et 15 % de moins l'année suivante (1) peut offrir une souplesse appréciable aux coopératives. Pour sécuriser le revenu des sociétaires, elles devront néanmoins revoir leur système de rémunération : ristournes, rémunération des parts sociales, dividendes... Les privés, eux, pourront contractualiser dans la limite de leurs besoins. Ils devront néanmoins offrir des perspectives à long terme à leurs livreurs, comme une garantie de collecte ou des possibilités de développer la production...

Mais à moyen terme, ce n'est pas tant l'excès de lait que son manque, qui préoccupe les industriels français. La démographie, la concurrence des céréales, les conditions de vie et le manque de perspectives accélèrent le déclin de la production laitière. Les industriels réfléchissent donc aux moyens de garantir leur approvisionnement. « Ils sont pragmatiques : si je perds un million de litres, il faut que je le récupère quelque part, souligne Gérard Calbrix. Ces volumes issus des cessations seront sans doute très rapidement redéployés demain, quand les contraintes administratives seront levées. » Les producteurs auront-ils leur mot à dire dans la redistribution de ces litrages ? La réponse diffère selon qu'ils livrent à une coopérative ou à un privé. Dans ce dernier cas, les organisations de producteurs (OP) auront à faire leurs preuves.

(1) Voir aussi notre « Cas de gestion » sur le coût de production du lait en page 54.

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