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Lait : des négociations difficiles minen Lait : des négociations difficiles minent la confiance des éleveurs

Producteurs et industriels s'affrontent sur l'ampleur des hausses à accorder, ans un contexte pourtant porteur.

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Tout au long de l'année 2013, les produits laitiers se sont maintenus à des cours élevés sur les marchés mondiaux, grâce à une demande ferme des pays importateurs et une production en retrait chez la plupart des grands exportateurs (voir page 77). Pour la première fois, les industriels français ont redouté une collecte insuffisante pour leurs besoins. De quoi voir l'avenir en rose.

DEUX DOSSIERS SENSIBLES

Pourtant, la filière reste plongée dans la morosité, plombée par deux dossiers sensibles : le prix à la production et la contractualisation.

Les négociations sur le prix du lait sont difficiles. L'amélioration des marchés mondiaux laissait espérer une forte hausse dès le deuxième trimestre. Elle était attendue pour amortir la flambée des charges, en particulier l'alimentation, sur la trésorerie. Mais les transformateurs ont traîné les pieds, confrontés au refus de la distribution d'accorder toute hausse à ses fournisseurs. En réponse à une vague de manifestations de producteurs au printemps, le ministre de l'Agriculture a chargé le médiateur des contrats d'intervenir (voir ci-contre). Mais le remède fut, de l'avis de certains, pire que le mal. En effet, la demande de la profession d'une augmentation au titre de la hausse des coûts de production (indépendante des indicateurs de marché) s'est transformée en avance de trésorerie pour les laiteries.

Le prix moyen annuel reste également l'objet de désaccord. Alors que les producteurs réclament 345 €/1 000 l, les entreprises avancent leur propre calcul, qui aboutit à un chiffre souvent inférieur.

Les négociations entre les Organisations de producteurs (OP) et leur collecteur ne sont pas toujours harmonieuses. En particulier, Lactalis et Danone défrayent la chronique, leurs OP les accusant de décisions unilatérales.

Cette avant-dernière année avant la fin des quotas augure mal du pouvoir de négociation des producteurs. Au grand dam des éleveurs, en particulier de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), promoteur de la contractualisation. Des manifestations ont émaillé l'année sans grand succès. Signe du découragement, des vagues de cessations ont eu lieu, en particulier dans les zones intermédiaires et en Auvergne. Les projections de l'Institut de l'élevage, annonçant 20 000 à 30 000 exploitations en 2035 (65 000 aujourd'hui), se concrétisent. Mais tous les éleveurs n'ont pas le moral en berne, et certains comptent bien figurer parmi ceux qui restent. Un bon indicateur : les installations de robots de traite se multiplient.

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