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L'écotaxe désavouée L'écotaxe désavouée

Devant la levée de boucliers, le gouvernement a suspendu l'écotaxe poids lourds, sans pour autant la supprimer.

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A l'époque où le Grenelle de l'environnement avait l'ambition d'écologiser la France, le principe d'une écotaxe pour les poids lourds de plus de 3,5 tonnes avait été voté à la quasi-unanimité par le Parlement. Quatre ans et quelques portiques brûlés plus tard, la majorité et l'opposition se renvoient la responsabilité de cet impôt jugé injuste, inefficace, voire scandaleux.

Chacun a tenté d'estimer l'impact de ce nouvel impôt pour les entreprises et les consommateurs. Pas plus de 4 % du prix du transport, soit au maximum 0,4 % du coût de production final des marchandises, selon le ministre des Transports.

La profession agricole retient une fourchette plus élevée. Surtout, elle pointe les distorsions de concurrence avec les produits importés : ces derniers n'empruntent les routes françaises que pour se rendre vers leur lieu de distribution finale, alors que les produits 100 % made in France sont taxés à tous les maillons de la filière, dès lors qu'il y a un trajet sur le réseau routier concerné. Lequel, d'ailleurs, exclut les autoroutes, laissant tranquilles bon nombre de transporteurs internationaux.

Armées de leur calculette, plusieurs organisations professionnelles ont dénoncé le poids de cette nouvelle charge, non répercutable pour les agriculteurs. La date d'entrée en vigueur de ce nouvel impôt avait déjà dû être repoussée plusieurs fois, le temps de régler certains aspects techniques. Finalement, la fronde générale contre l'écotaxe, qui s'est traduite cet automne par de nombreuses, et parfois violentes, manifestations dans toute la France, a conduit à son report sine die.

REMISE À PLAT

La Bretagne, dans un contexte de crise généralisée, a mené la fronde. Mais le gouvernement a choisi de suspendre la mesure sur tout le territoire et de la repenser dans son ensemble. La FNSEA et Coop de France ont été reçus par les ministres de l'Agriculture et des Transports en novembre pour lancer des pistes. D'autre part, une mission parlementaire d'information sur l'écotaxe a été lancée le 4 décembre.

Reste que le gouvernement est lié par un onéreux contrat à la société Ecomouv', chargée de la mise en oeuvre du dispositif, et qu'il comptait sur cette taxe pour financer les infrastructures de transport. Pas question, donc, de l'abandonner. Reste à décider qui paiera quoi.

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