Login

2. Augmenter la longévité et inclure la 2. Augmenter la longévité et inclure la vente dans une stratégie de sélection

L'EARL de La Petite Houssaye vend chaque année environ quinze vaches en lait.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« La clé de voûte de notre système, c'est la génétique », lance Luc Sassel, le fils de Jean-Pierre et Emma, installés à La Chapelle-d'Andaine, dans l'Orne, depuis 2002. Il faut dire que Luc, son frère John et son père connaissent presque par coeur le pedigree de leurs 70 vaches sur cinq ou six générations. A mesure que les choix génétiques portent leurs fruits, la famille Sassel vend davantage d'animaux. « Nos parents ont toujours commercialisé quelques femelles, reprend Luc. Mais, depuis quatre ou cinq ans, les vaches ont gagné en longévité. L'amélioration du niveau génétique fait qu'aujourd'hui, toutes les premières lactations sont traites, alors qu'avant nous en réformions davantage pour des problèmes de morphologie, cellules ou de fertilité. Le taux de réforme est de 15 %. »

PAS DE SEMENCE SEXÉE

Si Luc, John et leurs parents cultivent la passion des belles vaches, ils n'en attendent pas moins de performances. Priorité à la longévité. « Nos vaches doivent être capables de faire au moins cinq lactations, annonce Luc. Pour cela, elles doivent avoir toutes les prérogatives pour bien vieillir : mamelle, membres, bassin, fertilité, santé de la mamelle. Ensuite seulement, le lait. »

La semence sexée n'a pas été un outil en tant que tel pour vendre davantage de femelles. Elle représente à peine 5 % des inséminations (IA) et n'est utilisée que sur les 20 % de génisses qui ne sont pas receveuses d'embryons. « Le taux de réussite est inférieur à la semence conventionnelle, estime Luc. L'intervalle vêlage-vêlage est trop important pour s'y risquer. »

Même sanction pour les taureaux génomiques. « Nous n'utilisons les jeunes taureaux que sur les femelles collectées pour le schéma et pour les retours. En première et deuxième IA, nous inséminons avec des taureaux étrangers confirmés. »

Pour progresser, la famille Sassel mise davantage sur la transplantation embryonnaire. Une trentaine d'embryons sont posés chaque année. Toutes les receveuses sont choisies parmi les génisses. Les mâles nés de ces collectes, qui bénéficient d'index génomiques mais qui n'ont pas été retenus pour le schéma de sélection, sont parfois commercialisés. Ils s'échangent entre 1 300 et 1 500 €, entre 13 et 15 mois. « Nous avons récemment vendu à un proche voisin un fils de Gillette Jordan sur Nina, une fille de Modest sur Windy Knoll View Pledge, célèbre famille américaine. » Luc constate que, depuis la génomique, les éleveurs sont moins aux aguets des pedigrees.

RATTRAPER LE QUOTA

Les principaux acheteurs viennent des communes aux alentours. Notamment en fin de campagne laitière, pour rattraper le quota. « Nous ciblons les éleveurs qui cherchent d'abord à faire du lait et dont le niveau d'exigence de sélection est différent du nôtre, souligne Luc. Malheureusement, nous n'avons pas encore un potentiel génétique suffisamment élevé pour vendre les bonnes souches. » Les prix de vente sont très corrélés au prix du lait. Il y a trois ans, les vaches se sont vendues autour de 1 300 €, contre près de 1 850 € cette année. « Notre stratégie devrait être accessible à n'importe quel éleveur, estime Luc. Encore faut-il s'intéresser un minimum à la génétique. »

[summary id = "10022"]

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement