Sécuriser les phases critiques par l'ali Sécuriser les phases critiques par l'alimentation
La génisse traverse deux moments délicats : le premier mois de vie et le sevrage. De bonnes pratiques alimentaires peuvent réduire l'impact des infections et parasites.
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La phase de 0 à 6 mois est fondamentale pour l'élevage de la future laitière. Y compris pour la préparation de sa carrière car c'est alors que se différencient les cellules de la mamelle. Tout retard de croissance avant 6 mois est très difficile à rattraper.
PRATIQUES D'ÉLEVAGE ET SOLUTIONS ALIMENTAIRES
« Les erreurs alimentaires au cours des périodes clés que sont le premier mois de vie et le sevrage se soldent par des retards de croissance et un risque accru d'apparition de problèmes sanitaires. A contrario, il est possible de jouer sur l'alimentation pour sécuriser ces phases critiques », résume Ludovic Ducroq, de Bonilait Protéines.
Biosécurité, bonnes pratiques d'élevage – y compris sur le plan nutritionnel et la qualité de l'eau – et solutions alimentaires se combinent pour réduire l'impact des infections et des parasites. Mettre en place une gestion sanitaire durable durant cette phase assure donc un double enjeu : à court terme sur la santé du veau, à long terme sur sa carrière.
L'immunité passive se prépare avant le vêlage. Première étape : la santé de la mère via une alimentation équilibrée. Et cela dès la mise en place du tarissement, puis dans les dernières semaines avant la mise bas. « La préparation au vêlage est critique non seulement pour l'état général de la laitière elle-même mais aussi pour préparer le premier transfert de son immunité au veau via un colostrum de qualité », résume Cécile Reynaud, du service ruminants chez Sanders. Les points de vigilance sont désormais bien connus, notamment le sélénium, l'iode et la vitamine E, qui soutiennent l'immunité chez la mère.
Au-delà de ces éléments, l'enjeu est surtout de lutter contre tout déficit en minéraux ou en oligo-éléments chez la mère, puis chez le jeune. L'immunité acquise par le veau prendra progressivement le relais de l'immunité passive transmise par la mère durant les trois premières semaines de vie. Les fournisseurs d'aliments d'allaitement et les fabricants de complémentaires proposent une panoplie de produits faisant appel à des additifs de type probiotiques ou incorporant des huiles essentielles ou des extraits de plantes. Leurs offres ne dispensent pas de respecter des approches globales combinant la lutte contre le développement des agents infectieux et des parasites (ambiance des bâtiments, hygiène...) et le renforcement des défenses immunitaires (notamment par l'apport d'oligo-éléments). La seconde période, l'alimentation lactée, se conduit dans le respect de la physiologie digestive des animaux. Le volume de caillette est d'environ 2 litres à la naissance.
Les plans d'alimentation débutent la première semaine, avec 2 litres de buvée par repas, puis augmentent progressivement pour suivre le développement de la caillette. Les veaux étant très sensibles au stress, le respect d'horaires de distribution réguliers est également important. Une conduite alimentaire rigoureuse limite les risques de diarrhées nutritionnelles et assure une croissance soutenue au cours de l'allaitement sans « décrochage » au moment du sevrage.
Ne pas rater le sevrage. Le concentré et l'aliment fibreux sont mis à disposition dès la première semaine. La paille permet le développement de la motricité et du volume du rumen. Le concentré favorise son développement fonctionnel, et celui des papilles ruminales qui vont déterminer la capacité d'absorption. En revanche, les amidons trop rapidement fermentescibles, qui engendrent l'acidose, sont à éviter. De l'eau propre, renouvelée régulièrement, doit être accessible dès la première semaine à raison de 3 à 4 litres par kilo de MS ingérée. Elle favorise la consommation de concentré grâce au développement des fermentations ruminales.
L'ensemble des transformations permettant au veau de devenir ruminant nécessite du temps (6 à 8 semaines). La génisse pourra être sevrée lorsqu'elle aura doublé son poids de naissance et qu'elle consommera plus de 1,8 kg de concentré par jour.
Haro sur les parasites. Au-delà de ces règles générales de bonne conduite alimentaire qui le rend moins vulnérable aux infections, le veau doit souvent gérer des problèmes sanitaires parasitaires. Le traitement médicamenteux préventif contre les coccidies a un inconvénient : il retarde l'installation de l'immunité anticoccidienne du veau. Le gain obtenu durant le traitement est reperdu ensuite, selon des essais conduits par les chambres d'agriculture de Bretagne.
La tendance chez les fabricants d'aliments est de soutenir l'immunité du veau tout en l'aidant à maintenir sa paroi intestinale intacte, afin d'éviter l'installation du parasite. Plusieurs études conduites dans leurs stations de recherche montrent un réel impact des aliments ne comportant pas d'anticoccidiens mais des levures, des probiotiques ou extraits de plantes. Avant de les utiliser, il s'agit de vérifier leur coût...
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