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Apport azoté Un drone pour le réguler

Plus souple d'utilisation que le satellite, le drone permet de connaître précisément les besoins azotés du colza. Dès 2014, ce sera au tour du blé.

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Vol. A 150 m de hauteur, il faut moins d'une heure au drone pour prendre des clichés sur une centaine d'hectares et, contrairement au satellite, les nuages ne le gênent pas. Seule la pluie contraint le drone à rester au sol. (Photo)

Avec des colzas et des blés très hétérogènes comme cette année, il y a un vrai enjeu agronomique et économique à ajuster l'apport d'engrais aux réels besoins. C'est ce que permet le drone Airinov, un petit aéronef robotisé de deux mètres d'envergure, automatique et guidé par GPS.

Programmé à l'avance sur la base des coordonnées des parcelles, il est déployé en quelques minutes sur la zone à photographier.

Ce service a vu le jour dans le Poitou-Charentes l'an passé pour le colza, avec les coopératives Coréa, Charentes-Alliance, Terre Atlantique, Cavac, Sèvre et Belle, Cap Faye... et sera développé dans le Centre et l'Ouest en 2014.

Le drone Airinov est déployé une à deux fois sur l'exploitation, en entrée d'hiver avant janvier et en sortie d'hiver avant février, pour calculer des doses d'azote selon la méthode des pesées.

Sur blé, le service sera opérationnel pour l'hiver 2014. Trois cents exploitants ont déjà fait appel à ce service sur plus de 2.500 ha.

 

 

Cartes. Une carte d'estimation de biomasse (à gauche) et une autre de préconisation azotée (à droite) intraparcellaire sont produites. Cette dernière est disponible dans un format compatible avec le boîtier de modulation des équipements d'épandage ou de pulvérisation.

De la réflectance au conseil azoté

Un capteur embarqué sur le drone mesure la réflectance, qui est la lumière reflétée par les feuilles, et caractérise des variabilités intraparcellaires. Ces dernières, grâce à l'Inra d'Avignon, sont interprétées agronomiquement pour parvenir à une carte de la quantité de biomasse ou du taux de chlorophylle.

Ces cartes permettent alors de préconiser les besoins en azote selon la méthode des pesées en colza en prenant en compte l'équivalent d'un prélèvement à chaque mètre carré mais sans détruire le moindre pied.

Ainsi des variabilités intraparcellaires sont mises en évidence et trois cartes sont produites :

• une, commune à tous les clients, avec les observations de biomasse ;

• une carte de préconisation moyenne d'azote à la parcelle ainsi qu'un zonage intraparcellaire afin d'optimiser la répartition des intrants ;

• une carte de modulation intraparcellaire automatique envoyée uniquement aux exploitants bénéficiant d'un système d'épandage ou de pulvérisation automatique.

« Les données sont livrées interprétées sous forme d'un conseil, mais nécessitent toujours une analyse par le technicien de coopérative et l'exploitant », précise Romain Faroux, directeur commercial associé, fils d'agriculteur et l'un des trois fondateurs d'Airinov.

 

Bien vu A revoir

• Souplesse d'utilisation par rapport au satellite.

• Précision et proximité du service.

• Service disponible uniquement sur colza pour l'instant, et sur blé en 2014.

• Pas de service pour les apports de P, K, etc., la détection de maladies ou d'attaques de ravageurs. (En projet avec de premières applications envisagées en 2015.)

 

15 euros par hectare

Le service est accessible uniquement via les organismes stockeurs car il nécessite d'être déployé à l'échelle d'un territoire pour atteindre un coût raisonnable. En général, deux passages de drone sont proposés pour environ 15 €/ha.

Selon Romain Faroux, le gain financier moyen est de 73 €/ha grâce à une hausse de rendement global sur la parcelle et une économie d'azote sur une année classique pour un colza vendu 450 €/t. Ce qui fait un gain net de 58 €/ha.

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