CONSERVATION DES SOLS COMMENT ILS ONT EXPLORÉ DE NOUVEAUX HORIZONS
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Et si c'était la troisième voie ? Entre agriculture conventionnelle et agriculture bio, l'agriculture dite de « conservation des sols » (AC) tire son nom d'une définition émise par la FAO il y a plus de vingt ans. On n'épiloguera pas sur les débats interminables qui agitent les spécialistes autour de ses contours pour en retenir surtout les principes essentiels : arrêt du travail du sol (surtout le labour), couverture végétale permanente, rotation diversifiée des cultures incluant dans ce critère les espèces d'interculture. Traduite en termes pratiques, l'AC se concrétise la plupart du temps par du semis direct sous couverture végétale (SCV), certainement la déclinaison la plus aboutie des techniques sans labour. Et pour ce faire, on recourt généralement à des semoirs spéciaux capables de travailler indifféremment sur une biomasse végétale importante, sur un couvert mort (détruit chimiquement ou mécaniquement) ou bien encore sur des résidus de récolte.
La diffusion réelle de cette technique reste encore modeste en France, mais elle suscite un fort intérêt auprès des agriculteurs. En témoignent ces réunions de terrain, organisées en dehors des structures habituelles de développement (à l'instar du réseau Base), qui à chaque fois drainent un public nourri de plusieurs centaines de personnes. Avec derrière une conséquence immédiate positive : le retour à un questionnement autour du sol et de la vie biologique qui l'habite.
Si l'agriculture de conservation suscite autant d'attention, c'est aussi parce qu'elle semble en phase avec les défis de notre temps, et qu'elle pourrait cadrer avec la demande politique et sociétale : réduction des intrants avec notamment le plan Ecophyto, projet agroécologique du ministère de l'Agriculture, stockage du carbone, etc. Sans être pour autant synonyme de perte de rendement. Un de ses plus ardents promoteurs dans le monde, l'agronome français Lucien Séguy, explique qu'au fur et à mesure que les équilibres biologiques se réinstallent dans le sol, on peut commencer à supprimer des molécules de synthèse. Dans leur forme très aboutie et bien maîtrisée par l'agriculteur, ces systèmes peuvent fonctionner avec un minimum d'intrants. D'où l'idée qu'ils pourraient un jour mériter un label...
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