Lait Une année en deux temps

La baisse des cours mondiaux des produits industriels au premier semestre a pesé sur les prix du lait à la production en Europe

Le marché mondial des produits industriels a connu deux phases cette année. Au premier semestre, il était baissier en Europe comme en Océanie. Pourquoi ? Parce que la collecte mondiale progresse, alors que la demande montre des signes de faiblesse. Le prix du beurre chute alors de 1 000 €/t et celui des poudres, de 500 €/t, selon des estimations américaines. Ils rebondissent au début du second semestre, et de façon plus forte et plus rapide dans l'Union européenne (UE) que dans l'hémisphère Sud, à cause d'une collecte croissante en Nouvelle-Zélande à cette époque. Cette reprise trouve son origine dans la sécheresse aux Etats-Unis et la hausse du prix des matières premières en Europe, qui freinent la collecte au moment où la demande mondiale reprend du poil de la bête. Ce rebond du marché mondial des produits industriels s'est déjà traduit par une reprise des prix à la production en Allemagne, mais pas encore en France. Certains industriels de l'Hexagone, dont les tours de séchage étaient saturées, ont fabriqué du lait UHT à la place. La mise sur le marché de ces stocks explique la baisse du prix du lait en septembre.

Les exportations de la Nouvelle- Zélande , de l'UE, de l'Australie et des Etats-Unis augmentent fortement. Celles de beurre grimpent de 14 % sur les huit premiers mois de 2012 par rapport à la même période de 2011. La hausse atteint le même niveau pour les fromages, 11 % pour les poudres de lait écrémé (PLE) et 13 % pour les poudres grasses (PG). La Nouvelle-Zélande reste le poids lourd et conforte ses positions sur le marché du beurre (+ 25 %) et des PG (+ 20 %), deux créneaux où les ventes de l'UE vers les pays tiers s'effritent, malgré une reprise depuis mai. L'Europe reste offensive sur les marchés des fromages (+ 14 %) et des PLE (+ 22 %).

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