Login

Ensilage de sorgho au menu des allaitant Ensilage de sorgho au menu des allaitantes

Franck Palabost trouve cette espèce plus adaptée que le maïs sur ses terres légères.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

 

 

Riche en énergie. « Les valeurs alimentaires moyennes de l'ensilage de sorgho sont satisfaisantes, estime Franck Palabost, à la tête de 150 vaches allaitantes . Elles atteignent cette année 1,09 UFL/kg de MS et 68 g de PDI. »

Récolte. La taille du silo est réduite cette année en raison de deux mois d'été sans pluie.

« En 2011, l'ensilage de sorgho a sauvé nos stocks, déclare Franck Palabost, à la tête de cent cinquante vaches allaitantes à Saint-Christophe-le-Chaudry, dans le Cher. Ce fourrage est entré dans les rations de toutes les vaches et génisses en quantité plus importante, pour combler le déficit d'ensilage d'herbe et de foin. »

La part de la paille, qui avait fait son apparition dans le menu deux ans plus tôt avec l'achat d'une mélangeuse, a également augmenté. En 2011, chaque vache en recevait 4 kg bruts, avec 12 kg d'ensilage de sorgho et 11 kg d'ensilage d'herbe.

Pour couvrir les besoins des allaitantes en lactation, Franck apporte en plus 1 kg de triticale produit sur l'exploitation et 1 kg de complémentaire du commerce, à 25 % de MAT. Le but est de distribuer 10,5 UFL et 900 g de PDI par jour à chacune.

Sécuriser le système

Cette année, changement de menu. L'ensilage d'herbe reprendra sa place de leader dans la ration. Il sera distribué à raison de 22 kg bruts, avec 1,5 kg de paille pour la rumination et 6 à 8 kg d'ensilage de sorgho. Puis, 1 kg de triticale et 0,5 kg de complément azoté équilibreront la ration. Les conditions météorologiques ont été favorables à la pousse de l'herbe.

A l'inverse, en sorgho, la récolte est l'une des moins bonnes des cinq dernières années : environ 4 tonnes de matière sèche par hectare. L'année précédente, le rendement était trois fois plus élevé.

Pour autant, la culture restera présente dans l'assolement des prochaines années. « Les 10 ha sécurisent mon système fourrager, ajoute Franck. Avec du maïs, je ne peux pas y parvenir. Mes terres sont trop légères. Pour réussir l'ensilage du maïs, il faudrait que je l'irrigue. »

L'un des atouts du sorgho est sa résistance aux conditions sèches. Il y a toutefois des limites. « L'absence totale de pluie de la mi-juillet à la mi-septembre l'a beaucoup perturbé, déclare Franck. Comme toute la végétation. Il a redémarré un mois avant la récolte. »

Toutes les plantes n'ont pu atteindre la maturité. Le taux de matière sèche s'élève à seulement 20 %. En 2011, il atteignait 25 %. Ses valeurs alimentaires sont en revanche meilleures que l'année dernière. Elles affichent 1,09 UFL et 68 g pour les PDI/kg de MS (1). L'année dernière, elles étaient comparables à celles d'un maïs : 0,91 UFL et 40 g de PDI/kg de MS.

« La qualité du fourrage ne dépend pas des conditions météo, explique Franck. Ce n'est pas le grain qui conditionne l'énergie de l'ensilage de sorgho. Les valeurs nutritionnelles sont dispersées aussi bien dans les tiges que dans les feuilles. »

Franck s'est approprié petit à petit la conduite de la culture du sorgho, encore peu répandue dans la région. « C'est une plante qui démarre sa végétation à partir de 12°C seulement, précise Pierre Bouchant, de la société 4A (2). Les variétés adaptées à notre secteur sont peu nombreuses. »

 

 

Dans le catalogue des sorghos sucriers BMR (brown mid rib ou nervure centrale brune), seules les variétés les moins tardives peuvent convenir aux exploitants du sud du Cher.

L'implantation est la phase clé de la réussite de la culture. « Je le sème à la mi-mai derrière une prairie, ajoute-t-il. Avant le labour, je détruis le couvert avec un passage de glyphosate. » Ainsi, s'il pleut, l'herbe ne peut pas repartir. « Car le sorgho craint beaucoup la concurrence au démarrage, précise Pierre Bouchant.

C'est une 2 CV en comparaison avec le maïs, qui explose dès le départ, telle une Ferrari, si la pluviométrie est au rendez-vous, plaisante-t-il. Le sorgho apprécie peu le sol compacté. J'en ai fait la mauvaise expérience cette année. L'une des parcelles présentait une semelle de labour. Au final, ce fut l'une des moins productives.

D'habitude, j'effectue aussi un passage de rouleau pour rappuyer le sol. Faute de temps, je n'ai pas pu le réaliser cette année, et cela a certainement eu un impact sur le rendement. »

Le désherbage est très important, notamment pour limiter la concurrence, mais le choix des spécialités homologuées demeure restreint. « J'apporte 30 tonnes de fumier avant le labour et pour la première fois cette année, j'ai réalisé un apport de 50 unités d'azote et quelques pieds ont versé », relate-t-il. Une expérience qu'il hésite à renouveler.

Cela limitera les frais. Pour la semence et le désherbage, il faut compter de 150 à 180 €/ha.

En mélange avec du maïs

L'année prochaine, Franck essaiera de nouveau de semer le sorgho, aussi en mélange avec du maïs. « Le but est d'augmenter la teneur en amidon de l'ensilage, explique Franck. Car s'il est riche en sucres solubles, la teneur de l'ensilage de sorgho en amidon avoisine 2 %. »

Cependant, les cycles des deux plantes sont différents. « Il faut choisir un maïs très tardif, poursuit Pierre Bouchant. Cette année, l'essai n'a pas été concluant. »

Et Franck d'ajouter : « Il n'y avait pas assez de maïs. Il faudra ajuster les doses. Mais le sorgho maintient l'humidité. »

______

(1) Le laboratoire a utilisé des équations de prédiction du sorgho pour effectuer ses calculs.

(2) Aufort Allier agriculture appro, société d'approvisionnement située à Saint-Victor, dans l'Allier.

 

Points forts Points faibles

• Bonnes valeurs alimentaires.

• Résiste aux épisodes de sécheresse.

• Besoins limités en azote.

• Apport de fibres.

• Demande beaucoup de soins à la mise en place.

• Peu de solutions de désherbage.

• Faible teneur en amidon.

• Manque de précocité.

 

Des rations ajustées pour la période de reproduction

 

Franck attache beaucoup d'importance au calcul des rations hivernales, car les vaches suitées ont des besoins importants à cette période. C'est aussi la période de reproduction. Elle débute le 1er décembre pour se terminer le 30 janvier.

 

« Je veille à ce que toutes les conditions soient réunies pour ne pas dépasser 372 jours d'intervalle entre les vêlages, précise-t-il. L'allongement de deux jours seulement me coûte presque l'équivalent d'un broutard. »

Cela revient à 300 jours improductifs supplémentaires pour le troupeau, alors qu'un broutard par vache et par 365 jours est l'objectif.

« Pour autant, je ne complémente pas mes rations avec du tourteau de soja, car il est trop cher. J'ajuste mes rations en fonction des opportunités du marché. J'effectue des achats avec mon voisin qui produit du lait. J'envisage aussi de construire un stockage, afin de passer des achats de plus gros tonnages pour mieux négocier les prix. »

[summary id = "10022"]

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement